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Pourquoi pas un smic européen ?

Actu | L’éco du mois | publié le : 31.12.2013 |

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(60 % du salaire médian, en euros)

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Instaurer un salaire minimum européen ? C’est le scénario étudié par Eurofound, la Fondation européenne pour l’amélioration des conditions de vie et de travail, dans une étude publiée fin octobre qui fixe le niveau de ce smic à 60 % du salaire médian pour chaque pays. Un niveau déjà proposé par le Parlement européen en 2008, qui correspond, selon Eurofound, à la définition d’un bas salaire. Si le salaire minimum reste une prérogative de chaque État, l’idée de rémunérer l’ensemble de la population active à un niveau « décent » circule dans les institutions européennes pour limiter le dumping social.

Le pays le plus touché serait l’Allemagne, où 24 % des travailleurs perçoivent moins que l’hypothétique salaire minimum européen, qui se monterait à 8,65 euros l’heure. Ce qui donne une idée de l’ampleur du débat autour du futur smic à l’allemande, alors que la classe politique est partagée entre les 8,50 euros proposés par le SPD et un tarif horaire par secteur. À l’échelle européenne, il resterait à mettre en place des outils statistiques communs pour calculer les 60 % du salaire médian (brut) de chaque pays. Pour la France, selon les méthodes choisies, le seuil pourrait être inférieur ou ­supérieur au smic, ce qui change les termes du débat. L’Allemagne fait figure d’exception dans le club des États qui ont privilégié des accords de branche plutôt qu’un smic généralisé. L’Autriche, la Suède, l’Italie, le Danemark, la Finlande affichent des taux de travailleurs pauvres bien inférieurs. Même dans les pays où existe un salaire minimum, certains secteurs, branches ou groupes de population sont exclus, comme les jeunes en Angleterre ou les non-mariés en Grèce. Si le dispositif voyait le jour, le bénéficiaire européen moyen ressemblerait à une jeune femme travaillant à temps plein dans une entreprise de moins de 10 salariés du service tertiaire. En termes de compétitivité, la perte serait limitée, car les secteurs exportateurs en Europe emploient moins de salariés à bas salaire que les secteurs non exportateurs.

Alain Roux

Difficile retour à l’emploi pour les contrats aidés

Le constat est sans appel : dans le secteur public, seulement 40,2 % des bénéficiaires de contrats aidés (CUI-CAE) en 2011 sont en emploi six mois après leur sortie du dis­positif. Dans le secteur privé, les contrats aidés (CUI-CIE) remplissent davantage leur mission, le taux d’insertion dans l’emploi passant à 70,2 %, un taux stable par rapport à 2010. Cette différence, explique la Dares, tient pour partie au fait que les bénéficiaires de contrats aidés marchands sont moins éloignés de l’emploi que les premiers et que les logiques de recours sont différentes dans les deux secteurs. Cette différence de situation s’accentue si l’on compare le taux de retour dans un emploi durable (CDI, CDD de plus de six mois, titularisation de fonctionnaire, etc. ) six mois après la sortie d’un contrat aidé. Il s’élève alors à 60,9 % dans le secteur privé et à 26,6 % dans le public. Si le retour à l’emploi est très variable, la formation délivrée aux bénéficiaires d’un contrat aidé s’améliore. Un tiers des sortants déclarent avoir été formés en 2011, contre 28 % des sortants en 2010. L’accompagnement est également renforcé : 24 % des bénéficiaires de CUI-CIE ont été suivis par un tuteur (18 % en 2010), cette part atteignant même 42 % pour les CUI-CAE. Reste que, finalement, moins de la moitié des titulaires d’un contrat aidé estiment que leur situation s’est améliorée grâce à l’un de ces dispositifs !

Anne Buis