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Fagor, la fin d’un mythe coopératif

Actu | Ailleurs | publié le : 02.12.2013 | Cécile Thibaud

Le lâchage par Mondragon illustre les limites de la solidarité coopérative.

L’annonce de la fermeture du fabricant d’électroménager Fagor a bouleversé le Pays basque. Le petit atelier de fabrication de chaudrons, fondé grâce à l’enthousiasme d’un jésuite dans une vallée repliée entre Saint-Sébastien et Bilbao, a incarné la solidarité sociale en pleine Espagne franquiste des années 1950. Il est à l’origine de ce qui est devenu le géant coopératif Mondragon, le principal moteur industriel de la région.

Fagor Electrodomesticos prépare son démantèlement avec la vente de ses filiales étrangères, comme FagorBrandt en France, en ne conservant que quelques lignes de production rentables. La crise et la baisse de la consommation des ménages avaient fait chuter son chiffre d’affaires de plus de 37 % depuis 2008. Ce n’est pas la première fois que Fagor était en difficulté, mais toujours planait la conviction que Fagor était différent, fort de l’appui des autres coopératives de la Corporation Mondragon. Appelées à la rescousse en octobre pour aider à financer la dette cumulée de 800 millions d’euros, ces coopératives, qui avaient déjà débloqué une aide de 70 millions, ont cette fois refusé, craignant l’effet domino sur le reste du groupe et ses 83 000 emplois, qui représentent 3,2 % du PIB de la région basque.

Dans un communiqué froid, le groupement coopératif annonçait le 30 octobre que le projet de viabilité présenté par les responsables de Fagor Electro­domesticos « ne correspond [ait] pas aux nécessités du marché ». La solidarité entre coopératives a trouvé ses limites. Elle se bornera à un plan social le moins douloureux possible.

Auteur

  • Cécile Thibaud