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Le journal des RH

Un conseil en évolution professionnelle bien flou

Le journal des RH | Formation | publié le : 02.11.2013 | Valérie Grasset-Morel

Comment éviter de faire du futur conseil en évolution professionnelle un bilan de compétences bis En y associant les employeurs aux côtés des services publics régionaux d’orientation.

En complément du compte personnel de formation, la loi de 2013 sur la sécurisation de l’emploi a créé un conseil en évolution professionnelle extérieur à l’entreprise qui sera mis en œuvre par les futurs services publics régionaux d’orientation. Objectif : permettre aux salariés, en particulier des TPE et PME, de s’informer sur l’évolution des métiers sur le territoire, de se qualifier et d’être accompagnés dans un projet d’évolution professionnelle. Les contours de ce conseil sont discutés dans le cadre de la négociation interprofessionnelle sur la for­mation et au sein du groupe quadripartite sur le compte personnel de formation, présidé par Jean-Marie Marx, directeur général de l’Apec.

L’un des défis est de trouver à ce dispositif une place aux côtés des divers entretiens existants et du bilan de compétences, lui aussi externe. Il s’agit également de convaincre les entreprises de le promouvoir auprès de leur personnel alors que les patrons de PME hésitent déjà à former leurs salariés par crainte de les voir partir à la concurrence. « Arrêtons de penser que les intérêts des deux sont antinomiques », relève Marc Dennery, codirecteur de C-Campus. « De plus en plus, les entreprises nous demandent d’outiller leurs collaborateurs pour qu’ils soient autonomes dans leur évolution interne et se préparent à un éventuel accident de carrière. » Pour le consultant, « l’implication des employeurs dans la mise en œuvre du nouveau conseil est nécessaire. À défaut, il risque d’échouer comme le bilan de compétences, cadenassé par la confidentialité des résultats ».

Isabelle Hagard, directrice des RH de CA Technologies (éditeur de logiciels), témoigne aussi de la « pertinence d’une démarche partenariale ». Toutefois, « pour que les salariés acceptent de partager les résultats de leurs réflexions en matière d’évolution professionnelle, le lien de confiance doit être fort, et la DRH garante d’une déontologie sans faille sur les aspects confidentiels ».

Agefos PME Midi-Pyrénées propose Securi’Pass, un outil assez proche du conseil en évolution professionnelle. « Il permet d’identifier les besoins en compétences et qualifications des TPME dans un contexte économique difficile et de proposer des diagnostics de sécurisation des parcours aux salariés les plus fragiles : peu qualifiés, précaires… », précise le directeur, Olivier Gérard. Cet outil a permis à Barbara Berranger, assistante de gestion chez X2i, société de services en e-commerce, de s’engager dans une validation des acquis de l’expérience. « Éducatrice sportive de formation, je suis arrivée par hasard à mon poste actuel via un bilan de compétences. J’ai choisi Securi’Pass sur les conseils de mes gérants pour mieux définir ma fonction. » L’intérêt était partagé puis­qu’elle y a vu « l’occasion de sécuriser [son] parcours par l’obtention d’un BTS d’assistante de gestion de PME-PMI ».

Auteur

  • Valérie Grasset-Morel