logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Idées

Ainsi passe une vie d’immigrés

Idées | Culture | publié le : 02.11.2013 | A. F.

Image

Ainsi passe une vie d’immigrés

Crédit photo A. F.

Workers, de José Luis Valle, décrit l’existence rétrécie d’immigrés au Mexique. Politique sans être polémique.

C’est un mur de métal dévoré par les intempéries à la frontière des États-Unis, sur la plage de Tijuana (Mexique), qui sépare celle-ci horriblement en deux. C’est sur ce symbole de cul-de-sac, pour de trop nombreux immigrés du continent américain, que naît et s’achève Workers, de José Luis Valle. Le réalisateur salvadorien y bichonne la mise en scène, à coups de méticuleux plans-séquences ou fixes qui font émerger un fascinant portrait de la ville. Brouillant un peu le propos politique, sans être polémique, de ce premier long-métrage sur l’abîme des inégalités sociales. Comme le dit un des antihéros de Workers, « on naît et on meurt pauvre ».

D’évolution, il n’y en a eu aucune pour Rafael, depuis trente ans balayeur dans une usine d’ampoules électriques, qui se voit refuser sa retraite parce qu’il est en situation illégale ! Son ex-femme Lidia affronte, elle, avec la même incompréhension, la décision de sa richissime patronne qui lègue sa fortune… à sa chienne. En décrivant dans toute sa monotonie le déroulé de leurs journées, tout en réduisant a minima l’expression des acteurs, José Luis Valle réussit à nous faire ressentir de l’intérieur l’injustice. Cela lui a valu d’être primé aux Festivals de Guadalajara (meilleur film mexicain) et du film grolandais, qui plébiscite un cinéma « proche du comique burlesque et pince-sans-rire du cinéma scandinave ». Mais deux heures pour nous le faire vivre, c’est bien trop long.

Workers, film de José Luis Valle (Mexique/Allemagne, 120 min). Sortie le 30 octobre.

Auteur

  • A. F.