Comment se porte l’activité des cabinets de conseil en évolution professionnelle ?

Globalement, la profession a connu une chute de son chiffre d’affaires de 6 % au cours du premier semestre 2013, par rapport à la même période en 2012. Mais la situation est très contrastée selon le positionnement des cabinets.

Quelles sont les tendances qui se détachent ?

Le coaching et l’outplacement individuel ont plongé respectivement de 15 % et 12 % car un certain nombre de départs de salariés ont été intégrés dans des plans collectifs. L’activité de bilans de carrière est stable en termes de chiffre d’affaires, mais les prix ont beaucoup baissé. Les entreprises en proposent plus à leurs salariés, mais elles s’adressent principalement à leurs Opca pour le financement. Et les montants pris en charge par ces derniers sont moins élevés.

Quelles sont les conséquences de ce trou d’air sur les cabinets ?

Les petits cabinets spécialisés dans le coaching ou l’accompagnement individuel souffrent énormément. Sauf exception, les gros cabinets ont diversifié leur activité et s’en sortent mieux.

Les perspectives sont-elles identiques sur les PSE ?

C’est plutôt l’inverse. L’accompagnement des licenciés ou des départs volontaires a connu une progression de 20 % dans la même période. C’est clairement l’activité qui a permis à la profession d’éviter l’effondrement.

Pensez-vous que ces tendances vont se maintenir à l’avenir ?

Nous estimons que la situation va rester telle quelle au moins jusqu’à la fin 2013. Mais nous n’avons aucune visibilité pour 2014. Nous ne savons pas, en particulier, si la loi sur la sécurisation de l’emploi va inciter les entreprises à augmenter les mobilités internes au détriment des départs volontaires. Ce qui aurait une incidence sur l’activité des cabinets accompagnant les salariés en partance.

Pas de reprise en vue ?

On voit revenir des appels d’offres pour des programmes de développement personnel, d’assessment ou de conseil en management et gestion des ressources humaines, voire d’accompagnement de comité de direction. Il s’agit d’activités sur lesquelles Right Management est également bien positionné, comme les autres cabinets importants du secteur.

Faut-il diversifier ses compétences pour sécuriser son activité ?

Sans aucun doute. D’ailleurs, il y a des cabinets de recrutement qui développent une activité d’outplacement individuel.

Présidente du Syntec Conseil en évolution professionnelle, Raphaële Gauducheau est la directrice générale de Right Management Consulting en France.