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Idées

le vol

Idées | Au bureau | publié le : 04.10.2013 | Emmanuelle Souffi

Dehors, sur le parvis…

- Dites donc, vous êtes au courant de la dernière ? On nous a piqué nos nouveaux ordinateurs ! Le service informatique s’est fait voler 50 postes qui devaient remplacer les nôtres et ceux du service fabrication !

- Tu plaisantes ? Mais ils sont venus avec une benne pour transporter tout ça 

- Le DRH pense qu’ils ont bénéficié de complicité en interne. La direction a porté plainte et une enquête est en cours.

- Quand je pense que les syndicats ont refusé l’installation de caméras de surveillance dans les entrepôts… On n’en serait peut-être pas là aujourd’hui.

- En attendant, tu peux être sûr qu’on va garder nos vieilles bécanes encore un bon bout de temps !

- Il manquerait plus qu’on perde de la participation, ce serait le pompon !

Ce que dit la jurisprudence

Attention aux caméras ! Pour se prémunir contre le « fric-frac », les entreprises peuvent mettre en place un système de vidéo­surveillance, à condition d’en avertir les salariés. Faute de quoi les images tournées à leur insu et établissant des vols répétés, voire de la revente de matériel, ne constitueront pas des éléments de preuve recevables, justifiant un licenciement pour faute lourde.

C’est arrivé près de chez vous.

À la porte… pour des poireaux. En juillet 2011, une caissière d’Ed a été licenciée pour faute grave après que son chef a découvert dans le coffre de sa voiture une cagette de poireaux « pourris ». Quelques semaines plus tôt, c’était un salarié de Monoprix qui avait été sanctionné pour avoir récupéré des melons et des salades dans une poubelle du magasin. Mais c’est l’affaire du ticket de hamburger gratuit chipé par une employée de Cora qui a fait le plus grand bruit. Grâce à la mobilisation sur Facebook et Twitter, elle a été réintégrée. Le vol est un délit, mais la sanction doit être proportionnelle aux faits reprochés. Et ne pas s’apparenter à un règlement de comptes.

Démarque inconnue

C’est la différence entre le stock et l’inventaire effectué dans le magasin. Elle correspond donc aux vols, articles cassés et erreurs humaines. 80 % proviennent du chapardage du personnel et des clients. Son coût est non négligeable: entre 1 et 1,5 % du chiffre d’affaires du secteur, soit l’équivalent de la marge nette. Un peu d’honnêteté, ça peut rapporter…

1 entreprise sur 2 est victime de l’indélicatesse de salariés faussement malades, chapardeurs et autres gratteurs de jours de congé.

72 % des fraudes en 2011 provenaient de détournements d’actifs (fausses notes de frais, transferts illégaux de biens de l’entreprise vers le salarié…).

Entre trois et cinq ans

C’est la moyenne d’ancienneté du salarié fraudeur type, un cadre âgé de 31 à 40 ans, diplômé d’un master. Et doté d’un naturel plutôt « sympathique ».

Source : PricewaterhouseCoopers.

« Les déviances internes seraient d’autant plus importantes que le personnel subit des conditions de travail dégradées ou s’estime sous-payé. Elles n’expriment pas que la simple volonté de s’enrichir sur le dos du patron, mais traduisent aussi une forme de rébellion contre l’organisation du travail. »

Sylvain Niel, dans les Cahiers du DRH, n° 168, septembre 2010.

Auteur

  • Emmanuelle Souffi