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Valse de dirigeants à l’Afpa

Actu | À suivre | publié le : 04.10.2013 | A.-C. G.

La situation financière de l’Afpa reste encore fragile. Pour (se) rassurer, son président, Yves Barou, s’entoure de Thalésiens fidèles.

À peine cinq mois après avoir présenté son nouveau comité de direction exécutif, Yves Barou, le président de l’Afpa, vient discrètement de procéder à un nouveau lifting. Cet été, Loïc Mahé, ex-DRH groupe de Thales, a pris les rênes de l’ingénierie et de l’innovation pédagogique. Juliette des Garest, venue de l’ESCP Europe et recrutée en janvier sur ce poste, s’est vu confier une nouvelle mission de « recherche et développement en direction des entreprises ». À la direction commerciale, c’est un autre Thalésien qui a rejoint le comité de direction : Lionel Rouillon, qui fut DRH au sein de Thales Air Systems puis directeur de la stratégie chez Thales Avionics.

Avec Yves Barou et son DRH Hervé Dufoix, pas moins de quatre anciens dirigeants de Thales sont aux manettes à l’Afpa. Surtout, l’association s’est séparée de deux poids lourds. Anne-Marie Bjornson-Langen, patronne d’Afpa Transitions, a été débarquée mi-juillet. Hervé Estampes, le DG de l’Afpa, a pris lui-même les commandes de cette entité de près de 400 salariés qui travaille sur l’accompagnement des chômeurs en contrat de sécurisation professionnelle et la recon­version de salariés. Un sujet sensible. Récemment, le site Michelin de Montceau-les-Mines, insatisfait de la prestation d’Afpa Transitions après un an de collaboration, a demandé le changement d’équipe. Patricia Bouillaguet, autre figure historique, ancienne directrice régionale Ile-de-France, a été mise à la retraite. Le 11 juin, Michel Sapin l’a nommée membre du GIP international, un service interministériel de coopération dans les ­domaines du travail, de l’emploi et de la formation professionnelle. « Dès le mois de janvier, nous nous étions dit que nous ferions un bilan à l’été », justifie Hervé Estampes pour expliquer ces mouvements.

Reste que cette valse de dirigeants inquiète en interne. Au point d’alimenter la rumeur d’un départ d’Yves Barou et d’Hervé Dufoix, démentie lors du comité central d’établissement du 4 septembre.

Il faut dire que la situation financière de l’association est loin d’être sécurisée. Malgré les 200 millions d’euros débloqués par Matignon en février dernier et les deux pools bancaires venus en renfort pour assurer les besoins de financement de l’Afpa (417 millions d’euros sur cinq ans). « Nous avons formé cinq fois moins de handicapés cette année. Cette forte chute s’explique par le transfert en 2012 de l’enveloppe de l’État vers l’Agefiph, puis vers les régions, constate Hervé Estampes. Pôle emploi a acheté pour 30 millions d’euros de formation en 2013, contre 50 millions d’euros en 2011, et nous n’avons presque pas réalisé de préparation opérationnelle à l’emploi collective cette année. Même si on souffre, nous devrions arriver à nos objectifs. La situation est sous contrôle », assure le DG.

« Heureusement que le plan de formation d’urgence de 100 000 demandeurs d’emploi est là. Tout comme la formation des emplois d’avenir, souligne Alain Guillemot, secrétaire général de la CFDT de l’Afpa. Sans cela, la situation serait très inquiétante. L’un des piliers de la refondation d’Yves Barou est le marché des entreprises. Or, sur le premier semestre, la réalisation des objectifs est quantitativement en deçà. »

Ce qui inquiète aussi la CFDT, c’est l’implication de l’Afpa dans ce plan. « Comment va-t-on faire pour s’investir dans cette opération quand l’Afpa réduit ses effectifs ? » questionne Alain Guillemot. Ainsi, 580 personnes vont partir à la retraite d’ici à 2015. De nombreux formateurs sont concernés. « Nous avons indiqué que nous étions prêts à accueillir 15 400 demandeurs d’emploi en formation. Nous devrions faire entrer 8 000 personnes d’ici à la fin de l’année. Au 23 septembre, 2 500 places avaient déjà été achetées », précise Hervé Estampes. L’heure de vérité sur le plan de refondation de l’Afpa sonnera cet automne. Une fois que le plan gouvernemental pour les 100 000 chômeurs sera engagé et quand les achats de formation des régions seront connus.

Auteur

  • A.-C. G.