Les déclarations à l’emporte-pièce, ce n’est pas le genre d’Olivier Coutant, délégué syndical SUD du site Michelin de Joué-lès-Tours (Indre-et-Loire). Fin septembre, après la première séance de négociation du plan social qui porte sur 726 emplois (78? % des effectifs) d’ici à fin 2014, le quadra, représentant du syndicat majoritaire, restait mesuré. Malgré « la déception » face aux mesures d’âge et de mobilité et le « gouffre » entre les propositions de Michelin, chiffrées à 78 millions d’euros, et les demandes de l’intersyndicale SUD, CGT, FO, Unsa et CFTC, estimées à 110?millions d’euros? ! « On s’interroge sur la volonté réelle de Michelin de ne laisser aucun salarié au bord de la route. Il ne s’en donne pas les moyens », martelait le secrétaire du CE, embauché il y a vingt-cinq ans comme agent de maîtrise. L’ex-cédétiste fait monter la pression. « Les salariés n’ont plus rien à perdre. Sans les syndicats, il y aurait déjà des débrayages, a minima. » Une mise en garde claire à Michelin, qui veut conclure d’ici au 27 novembre.

DS SUD à l’usine Michelin de Joué-lès-Tours.