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Reclassement 2013

Actu | Baromètre | publié le : 04.10.2013 | Jean-Paul Coulange

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> Selon vous, ces mesures ont-elles facilité le reclassement interne ?

Crédit photo Jean-Paul Coulange

Les Ateliers de la convergence/ANDRH/Liaisons sociales magazine

L’économiques donnent lieu à un reclassement interne, selon l’enquête nationale sur les reclassements réalisée par le cabinet MRC&C pour le think tank Les Ateliers de la convergence, l’ANDRH et Liaisons sociales magazine. Un constat dressé auprès d’un échantillon de 201 entreprises employant en moyenne 1084 salariés. Signe-t-il l’échec des obligations légales en la matière ? La difficulté à proposer un poste de remplacement, même au sein d’un groupe, et les multiples obstacles à la mobilitése reflètent dans cette seule donnée brute : moins d’un quart des salariés licenciés se voient proposer un reclassement interne et 60 % d’entre eux le refusent. Pour les reclassements dits externes, les entreprises recourent à un éventail très large de mesures, tout en n’étant pas totalement convaincues de leur utilité. Ce qui est certain, c’est que le retour à l’emploi est long pour un grand nombre de salariés, et sans garantie de pérennité. En matière de reclassements, il y a indéniablement des progrès à faire.

Le tutorat en question

Pratiquement les deux tiers (62 %) des personnes interrogées (qui ont toutes, rappelons-le, participé à la mise en œuvre de licenciements économiques) ont recouru à des mesures de reclassement interne, quatre en moyenne. Mais les dispositifs les plus utilisés ne sont pas nécessairement jugés les plus efficaces. C’est notamment le cas de la formation d’adaptation. 88 % des répondants l’ont utilisée, mais 30 % d’entre eux seulement estiment qu’elle est totalement efficace (et 40 % assez efficace). Autre décalage, sur le tutorat, qui a été mis en place par les deux tiers des répondants, mais n’est jugé totalement efficient que par… 8 % de ses promoteurs. 29 % d’entre eux étant « assez d’accord » avec l’idée qu’il a facilité le reclassement. Près d’un quart pensent même qu’il n’a pas du tout été un facilitateur.

Unanimité sur les aides

Dans près de 90 % des cas, les entreprises distribuent plusieurs aides sonnantes et trébuchantes à la mobilité géographique. Une vraie surprise : l’aide au reclassement du conjoint est, certes, un peu moins utilisée (78 % des cas) mais elle fait désormais partie de la palette des dispositifs mis en œuvre, au même titre que les mesures purement financières. Elle est également jugée un peu moins efficace que l’aide au déménagement ou la traditionnelle prime de rideaux.

Le salut par la création d’entreprise

Une douzaine de mesures de reclassement externe - sept en moyenne - ont été utilisées par les répondants, pour un taux de recours qui varie du simple au double (de 40 % à 80 %). En fin de liste, la possibilité de retour en congé de reclassement en cas d’échec de l’embauche (41 % des cas) ou encore l’engagement de fournir au salarié une ou plusieurs propositions d’emploi (47 %). La formation d’adaptation au nouveau poste (57 %), la formation de reconversion (53 %) et l’incitation à l’embauche par un nouvel employeur (52 %) arrivent très loin derrière les aides à la création d’entreprise et les indemnités supralégales.

Un PSE dans 2/3 des cas

Chefs d’entreprise, directeurs généraux, directeurs juridiques, administratifs ou financiers, DRH, ils sont plus de 200 à avoir répondu à notre enquête. Plus du tiers (39 %) appartiennent à l’industrie, un tiers au secteur des services. Dans 77 % des cas, l’entreprise concernée fait partie d’un groupe, mais la répartition est équilibrée entre les sociétés de plus de 1 000 salariés (53 %) soumises au congé de reclassement et celles de moins de 1 000 personnes (47 %) soumises à la CRP ou au CSP. Autre préci­sion importante, un PSE a été mis en œuvre dans les deux tiers des cas (dont plus de la moitié il y a moins de deux ans).

L’antenne emploi devant

Reclassements internes et externes n’obéissent pas aux mêmes contingences. Ainsi, les aides à la mobilité géographique, plébiscitées en cas de reclassements internes, sont considérées comme « très utiles » par moins d’un quart des répondants dans les reclassements externes et « peu utiles » par 44 % de ceux qui y recourent. Autre paradoxe, les entreprises interrogées qui licencient versent, pour trois quarts d’entre elles, des indemnités supralégales, mais sont moins de la moitié à les juger « très utiles ». Quant à l’engagement de proposer une ou plusieurs solutions de reclassement, un tiers le juge très utile et la même proportion « pas ou peu utile ».

Sur 100 licenciements prévus,

90 % des salariés sont licenciés ou reclassés à l’extérieur.

9 % des salariés bénéficient d’un reclassement interne.

Étude menée en ligne via un questionnaire autoadministré, entre le 4 juin 2013 et le 29 août 2013. Les 201 répondants ont personnellement participé à la mise en œuvre d’un licenciement économique dans leur entreprise.

Auteur

  • Jean-Paul Coulange