Entre le plan de départs volontaires en cours et la scission annoncée du groupe, les syndicalistes de SFR ont en théorie de quoi occuper leurs journées. Sauf les militants de la CFE-CGC, qui profitent de cette période chahutée pour s’étriper. Depuis le printemps, deux structures revendiquent le droit de représenter les cadres au sein de l’opérateur : le Syndicat de la métallurgie d’Ile-de-France (Smidef) et le Syndicat national des télécoms (SNT). Le premier fait valoir le caractère historique de sa présence dans l’entreprise, le second sa légitimité à rassembler les troupes de SFR - on parle, en tout, de 600 adhérents - au sein de la branche des télécoms, régie depuis quinze ans par une convention collective spécifique.

Cette guerre de territoire, qui ne repose sur aucune divergence de fond, va se régler devant le juge. La direction de SFR a en effet dû saisir le tribunal d’instance de Puteaux pour savoir laquelle des deux équipes de délégués syndicaux elle doit inviter lors des négociations. La décision devrait tomber au cours du mois d’octobre. Soutenu par la direction confédérale, et en premier lieu sa présidente, Carole Couvert, le SNT se dit « serein ». Les métallos, eux, préfèrent rester muets sur leur stratégie. Quant aux salariés, pas sûr que ce conflit les passionne.