Nouvel adjoint du responsable d’une équipe d’intervention réseau (25 personnes) dans les Hauts-de-Seine pour France Télécom-Orange, Pascal Leduc, 53 ans, ne tarit pas d’éloges sur les vertus de la VAE collective. « Grâce à ce dispositif, en 2010 puis en 2012, j’ai obtenu un bac professionnel, moi qui n’avais aucun diplôme lorsque j’ai rejoint l’entreprise il y a trente-cinq ans. J’espère bénéficier d’une nouvelle VAE dans les mois qui viennent pour décrocher un bac + 2. »

À l’instar d’autres grandes entreprises, comme Danone, Club Med ou encore Metro, l’opérateur historique des télécoms a fait de la VAE collective un levier de motivation et de reconnaissance pour ses collaborateurs. « Depuis 2008, nous avons réalisé cinq VAE collectives d’ampleur nationale pour plusieurs métiers au sein de notre direction technique, notamment dans l’exploitation et le pilotage de réseaux, explique Ludovic Guilcher, DRH adjoint du groupe. À ce jour, 65 % des collaborateurs qui se sont inscrits sont allés au bout du processus. Selon nos estimations, mi-2014, 520 candidats auront bénéficié d’une VAE collective au sein de cette direction, dont 470 auront obtenu la validation totale de leurs diplômes. » France Télécom-Orange propose ce dispositif de validation des acquis principalement à des agents de maîtrise, des cadres techniques et des managers d’équipes de techniciens. La palette des diplômes sélectionnés dans ce cadre s’étendant du niveau CAP au niveau licence. « Ces VAE se sont adressées en priorité à des populations techniques nombreuses sur certains métiers, ce qui a permis de susciter un nombre important de volontaires justifiant la mise en place de ces projets collectifs », précise Ludovic Guilcher.

Concrètement, les candidats à la validation des acquis de l’expérience reçoivent, pendant presque une année, le soutien logistique et méthodologique de la DRH et de l’Association pour la formation professionnelle des adultes afin de les aider à monter un dossier lourd et complexe qui retrace leur parcours professionnel et à les préparer aux épreuves écrites et orales nécessaires pour obtenir le diplôme visé.

Reste que l’obtention de ce dernier n’entraîne pas mécaniquement, dans le groupe, une promotion ou une revalorisation salariale pour les heureux élus. « La DRH ne nous a rien promis en la matière. Il se trouve que j’ai pu bénéficier, in fine, d’une promotion et donc devenir cadre, à ma plus grande joie », se réjouit Pascal Leduc. « Si nous plébiscitons le principe de la VAE collective, nous regrettons qu’il ne se traduise pas concrètement, ou alors à la marge, par une progression significative dans notre système de classification et de promotion interne, beaucoup trop rigide, critique Sébastien Crozier, délégué syndical CFE-CGC-Unsa. Cette démarche ne peut faire oublier une politique sociale très dure ces dernières années avec sa cascade de restructurations. »