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Le journal des ressources humaines

Combattre les pénuries par la formation

Le journal des ressources humaines | Formation | publié le : 05.06.2013 | A.-C. G.

À la veille de la conférence sociale, Yves Barou, le président de l’Afpa, appelle à une action coup de poing sur la formation des demandeurs d’emploi sans attendre la prochaine réforme du système.

Une nouvelle réforme de la formation professionnelle s’annonce. Quelle est votre analyse ?

L’Afpa est un observatoire avancé du système de formation et de ses contradictions. La crise que nous avons traversée est le reflet de la crise de ce système. Aujourd’hui, nous constatons que de nombreuses formations, par manque de prescripteurs et de financements, sont orphelines, alors qu’elles mènent à un emploi.

Comment l’expliquez-vous ?

Ces qualifications passent sous le radar des priorités des régions qui fonctionnent par grands appels d’offres. Plus personne ne les commande alors qu’elles sont essentielles à l’industrie française et à certains autres secteurs. C’est insupportable de constater que de nombreux métiers connaissent une pénurie de main-d’œuvre alors que le taux de chômage est au plus haut. Des entreprises ont du mal à recruter des ouvriers et des techniciens et font le choix de délocaliser pour produire.

Les demandeurs d’emploi ne s’intéressent pas à ces métiers ?

Ce n’est pas cela ! À l’Afpa, nous accueillons des demandeurs d’emploi tentés par des métiers manuels et prêts à se reconvertir. Mais quand il s’agit de financer la formation, chacun bute sur le système très complexe.

Que proposez-vous ?

Une action coup de poing ! Si on s’en tient à une réforme de la formation professionnelle, nécessaire, mais dont les effets se feront sentir au mieux dans deux ans, on ne répond pas à l’urgence de la situation. Tout l’appareil de formation doit se mobiliser. Les branches et les Opca ont un rôle important à jouer par leur proximité avec les entreprises. Les régions également, pour anticiper sur les besoins des territoires. Mais seuls les pouvoirs publics peuvent piloter une action forte.

Le contexte social vous semble-t-il propice ?

Avec la réforme des retraites en préparation, cela ne va pas être simple. Mais je reste optimiste. Plus que jamais ! La formation professionnelle est un investissement dans le potentiel humain pour accompagner les investissements productifs de demain. Les partenaires sociaux peuvent s’entendre.

Auteur

  • A.-C. G.