Conférence sociale : deuxième round. Sur fond d’austérité et de chômage record, les organisations syndicales et patronales retrouveront, les 20 et 21 juin, le gouvernement au Palais-d’Iéna pour deux journées de concertation ouvertes par François Hollande. Cet autre rendez-vous du dialogue social, la « marque de fabrique » du gouvernement, selon le Premier ministre, doit dresser le bilan de la première feuille de route sociale et déterminer le calendrier des réformes à venir. Jean-Marc Ayrault a assuré lors de la conférence de méthode du 22 mai à Matignon que ce sommet devait devenir « un temps fort » consacré à « la bataille de l’emploi ».
Si le sujet de la réforme des retraites est épineux, cinq autres tables rondes rythmeront « la grande conférence sociale pour l’emploi »: l’emploi et la formation professionnelle, les filières d’avenir, les conditions de vie au travail, la place des services publics et l’Europe sociale. Si les partenaires sociaux saluent « une bonne méthode », chaque organisation a tenté d’imposer ses thèmes. La réforme du financement de la protection sociale, chère au Medef, ne sera abordée qu’à la marge. Jean-Claude Mailly, lui, regrette un grand absent : « le pouvoir d’achat ». Le secrétaire général de FO a prévenu que ce rendez-vous social risquait d’être « plus tendu » qu’en 2012 : « Après l’élection, on avait un relatif consensus. Depuis, une série de mesures (pacte budgétaire européen, accord sur la sécurisation de l’emploi) ont été prises. Ces dossiers, avec les retraites, sont conflictuels. » Bernard Vivier, directeur de l’Institut supérieur du travail, avance un autre argument : « Le Medef sera en pleine campagne pour le 3 juillet. La délégation patronale aura donc tendance à durcir le ton. » Le nouveau patron de la CGT, Thierry Lepaon, appelle donc à un « front uni » des syndicats face au patronat et au gouvernement.
