Une couleuvre de plus pour Bernard Thibault ! En attribuant les dossiers majeurs de la protection sociale et du travail à Éric Aubin, le nouveau bureau confédéral de la CGT n’a pas cherché à plaire à son ancien secrétaire général. Acteur de premier plan de la terrible guerre de succession de l’année 2012, l’ex-prétendant au trône s’était violemment opposé à la direction sortante, dénonçant les dysfonctionnements de la maison confédérale et réclamant de nouvelles règles de gouvernance. Un message que Thierry Lepaon, Normand comme lui, a visiblement entendu. À 50 ans, l’ex-syndicaliste de Bouygues hérite d’un poste clé dans le champ du social : il conserve non seulement le dossier chaud des retraites mais devrait aussi conduire, à l’automne, la renégociation bouillante du régime d’assurance chômage et de ses annexes sur l’intérim et les intermittents du spectacle.

Au sein du bureau, le secrétaire général de la CGT Construction, Bois et Ameublement peut déjà compter sur le soutien d’un autre dirigeant de poids de la nouvelle équipe : Mohammed Oussedik, patron des travailleurs du verre et de la céramique, qui l’avait ouvertement soutenu l’année dernière lors du feuilleton de la succession. Les deux hommes se connaissent fort bien pour avoir tenté, en vain, de fusionner leurs deux fédérations l’année dernière. Ils partagent, aussi, une réputation de « réformistes ». Brièvement cité comme un possible successeur de Bernard Thibault, celui-ci, par ailleurs adhérent du Parti socialiste, hérite également de portefeuilles de taille. Non seulement l’industrie, qu’il chapeautait déjà, mais aussi l’économie.

Secrétaire de la CGT chargé de la protection sociale et du travail.