Voilà un grand patron, Giovanni Agnelli, le fondateur de l’empire Fiat, qui se réveille avec le visage d’un de ses ouvriers, communiste de surcroît. Qu’on met face à la chaîne de montage. Qui se retrouve « séquestré » dans une vie modeste au cœur des quartiers populaires. Un cauchemar ? Quand la pièce a été créée par le dramaturge trublion Dario Fo, il la jouait « devant un public acquis à sa cause », rappelle le metteur en scène Marc Prin, qui met en scène cette comédie jusqu’au 27 avril à Paris.

Dans l’Italie du début des années 80, plongée dans une grave crise économique et sociale, les spectateurs exultaient à voir les mésaventures du patron-ouvrier.

Dans la France des années 2010, Klaxon, trompettes… et pétarades fait encore résonance, toujours d’actualité dans l’annonce de l’avènement du pouvoir financier qui tient l’État. Mais on a tôt fait de dépasser le théâtre militant pour la farce absolue, où l’ouvrier aussi est moqué, machiste et volage. Plus que tout, c’est la mécanique du vaudeville, l’enchaînement à un train d’enfer de quiproquos rocambolesques qui emportent le morceau. On donne une mention spéciale à Marc Prin qui met à nu le travail des comédiens (il n’y a pas de coulisses) et à Gilles Ostrowsky et Céline Dupuis qui portent la pièce.

Klaxon, trompettes… et pétarades, pièce de Dario Fo mise en scène par Marc Prin, avec Gilles Ostrowsky et Céline Dupuis. Jusqu’au 27 avril, au Théâtre 14, Paris XIV^e.