La cellule d’écoute antidiscrimination animée par des sa lariés volontaires de Disneyland Paris a traité 33 plaintes l’an dernier. Imaginé par des consultants et des salariés missionnés par la direction, ce système fait suite à une enquête interne révélant que 20 % des salariés se sentaient discriminés. « Cette instance est un recours supplémentaire, en plus du canal syndical ou hiérarchique. On a pensé que les salariés s’adresseraient plus facilement à leurs pairs qu’à des juristes extérieurs », explique Sylvie Bracquemond, responsable de la diversité. Quarante vo lontaires ont suivi six jours de formation pour identifier une situation discriminatoire et prendre en charge des collègues en détresse. Une solution qui laisse certains sceptiques. « Nous regrettons l’opacité du processus de recrutement. Et nous nous interrogeons sur leurs compétences pour traiter des situations délicates relevant d’un droit complexe », indique Daniel Rovedo, DS CFDT. Une permanence d’accueil se tient deux fois par semaine. Un binôme de volontaires reçoit dans un cadre confidentiel et anonyme. « Les situations rapportées sont des problèmes d’horaires, de pro motion non accordée, de conflits avec le manager qui, souvent, ne relèvent pas d’une discrimination », explique un « écoutant ».

En cas de soupçon, le dossier est transmis à d’autres volontaires qui mènent une enquête auprès des témoins, collègues et managers concernés. « En cas de discrimination avérée, nous cherchons une solution à l’amiable en lien avec l’équipe RH », précise Sylvie Bracquemond. Insuffisant, selon les syndicats. « Quand la discrimination est avérée, le salarié devrait pouvoir demander réparation devant la justice prud’homale, estime Daniel Rovedo ; or les dossiers résolus sont détruits. » L’entreprise a néanmoins obtenu le label Diversité de l’Afnor.