Alors que les entreprises travaillent leur diversité et la mixité de leurs équipes, l’inverse se produit dans les écoles de la République. « Des ghettos socio-culturels s’installent », déplore Pascale Diez, intervenante en cinéma dans les collèges et lycées parisiens depuis vingt ans, « avec une accélération ces huit dernières années ».

Ces différences qui se creusent, dans la maîtrise du langage et l’accès à la culture, elle les met magnifiquement en images dans D’une école à l’autre. Où se rencontrent, autour d’un spectacle à construire ensemble, des CM1 du très chic 5^e arrondissement parisien et vingt autres du quartier métissé de Belleville. Que se disent-ils ? D’abord des insultes, marquant l’étonnement face à l’aspect des visages, trop homogène ou trop coloré. Puis, ils apprendront à aller les uns vers les autres, en jouant dans des ateliers artistiques. Jusqu’à s’apprécier.

Alternance de plans-séquences et d’interviews truculentes où les enfants livrent leurs impressions brutes, ce documentaire, qui s’inscrit dans la veine ouverte par le film de Laurent Cantet Entre les murs (2008), fait mouche. Même s’il pèche par sa longueur. Coup de chapeau, en tout cas, aux enseignantes Cécile Gérard et Karine Durand qui ont permis cette rencontre d’une année démolissant les préjugés. « Je me sens plus forte », conclut une Bellevilloise.

D’une école à l’autre, film de Pascale Diez (1 h 35). Sortie en salles le 13 février.