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Tableau de bord

ZOOM Le marché du travail européen se construit lentement

Tableau de bord | publié le : 31.12.2012 | Pierre-David Labani

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Taux d’emploi en 2011 (en %)

Crédit photo Pierre-David Labani

Ya-t-il une réelle convergence des marchés du travail en Europe ? Selon l’Insee, qui publie un bilan de leurs évolutions depuis 2000, de grandes tendances communes se dessinent, mais des spécificités nationales restent fortement ancrées. Parmi les principaux points communs, la croissance de la population active a partout été tirée par la hausse du taux d’activité des femmes et des seniors. Les créations d’emplois ont eu lieu principalement dans le secteur des services, tandis que l’agriculture et la construction ont réduit leurs effectifs au cours de la décennie. L’usage du CDD s’est également répandu, notamment en Allemagne et en Italie, où le taux de CDD est désormais proche du niveau français (15 %). Néanmoins, des particularismes des marchés nationaux du travail subsistent. La part des CDD au Royaume-Uni reste faible (6 %), les modalités de rupture de CDI y étant moins coûteuses et plus rapides. L’emploi à temps partiel est très répandu au Royaume-Uni et en Allemagne (près d’un quart des emplois) alors qu’il est plus faiblement utilisé en Espagne (14 %) et en Italie (16 %). L’Allemagne, aux prises avec une faible démographie, est le seul pays européen où la population en âge de travailler diminue. Enfin, la France comme l’Italie cumulent un taux d’activité et un taux d’emploi globalement plus faibles que leurs voisins, et au-dessous de la moyenne européenne. Parmi les 15-24 ans, le taux d’actifs en France (38 %) est en effet moins élevé qu’en Allemagne (53 %) et qu’en Grande-Bretagne (59 %). Cet écart tient pour l’essentiel à l’apprentissage, très développé outre-Rhin, et au cumul emploi-études, qui est très répandu chez nos voisins britanniques.

Taux d’emploi en 2011 (en %)
Indexer le smic sur le taux de croissance fait débat

En juillet dernier, le Premier ministre, M. Ayrault, avait indiqué vouloir modifier le mode de revalorisation du smic. L’hypothèse d’une indexation sur le PIB avait été avancée. C’est un avis négatif que vient d’adresser au gouvernement le groupe d’experts sur le smic dans son dernier rapport. Ces experts, nommés pour quatre ans, remettent chaque année un rapport sur l’évolution souhaitable du salaire minimum. Selon eux, le PIB faisant l’objet de nombreuses révisions à la hausse ou à la baisse pendant les trois années qui suivent sa parution, sa prise en compte serait problématique pour la revalorisation du smic. En revanche, le groupe d’experts propose de prendre en compte des indicateurs plus larges que ceux actuels, comme le salaire horaire de base, et un indice d’inflation plus global que celui des seuls ménages urbains dont le chef est ouvrier ou employé.

Hausses du smic et croissance du PIB en 2000 (en %)
Six semaines de congé pour les salariés français

En 2010, les salariés en CDI ont pris en moyenne six semaines de congé (congés payés et RTT). Mais il existe des disparités. Les moins de 30 ans prennent moins de congés (33 jours en moyenne) que leurs aînés (39 jours pour les 50 ans et plus). Les congés supplémentaires acquis avec l’ancienneté peuvent expliquer cette différence. Les cadres prennent davantage de congés que les autres, totalisant 41 jours, soit 9 de plus que les ouvriers et 6 de plus que les employés. Grâce aux 35 heures, ils ont en effet davantage bénéficié de jours de congé supplémentaires que les autres catégories. Mais le nombre de jours de congé dont bénéficient les salariés dépend pour beaucoup de la taille de l’entreprise. Mieux vaut travailler pour une grande entreprise, où les salariés disposent en moyenne de 40 jours de congé, que dans une TPE (29 jours en moyenne).

Nombre de jours de congé, en moyenne, selon la taille de l’entreprise

Auteur

  • Pierre-David Labani