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Le journal des ressources humaines

Une seconde chance avec l’École des découvertes

Le journal des ressources humaines | formation | publié le : 31.12.2012 | Adeline Farge

En Ile-de-France, cette association forme des jeunes des quartiers sensibles aux codes de l’entreprise.

La balle est dans mon camp. » Après un master d’économie, Aziz M’Boup rêvait de se reconvertir dans l’informatique et les nouvelles technologies. En attendant, à 30 ans, il était surveillant dans un collège d’Orléans. « Je me suis inscrit dans un master d’informatique à Tours. Quand j’ai essayé de trouver un stage de fin d’études, les recruteurs me répétaient : vous n’avez pas d’expérience. Je n’ai jamais eu de retour positif », déplore-t-il. Contraint de dénicher une formation, il se tourne vers l’École des découvertes, qui lui ouvre des portes. À commencer par celles de la société Altran Technologies, où il est embauché en contrat de professionnalisation. Lancée en août 2012, cette association accompagne des jeunes de niveau bac + 1 minimum dans leur formation au BTS Services informatiques aux organisations.

À l’origine de l’association, Marie-France Stephann. « Ancienne RH chez Siemens, j’ai vu les ravages du chômage. Une fois à la retraite, je voulais promouvoir l’emploi auprès des jeunes en difficulté et leur apprendre les codes de l’entreprise », explique-t-elle. Les 12 apprentis choisis ont été sélectionnés, contrairement à ce qui se passe dans d’autres formations, pour leurs motivations et leurs origines sociales. À 99 %, ils viennent des zones urbaines sensibles où le taux de chômage peut avoisiner 40 %. Marie-France Stephann s’est associée à un entrepreneur issu de ces quartiers, Aziz Senni, auteur du livre L’ascenseur social est en panne… j’ai pris l’escalier. « Je les soutiens dans leur projet. Grâce à mon expérience, je peux les comprendre sans porter de jugement. »

Pour les aider à se frayer un chemin sur le marché du travail, les deux coachs les forment en groupe et individuellement aux comportements à adopter face à un recruteur, un supérieur ou un collègue. Une hot line est prévue en cas de difficultés dans l’entreprise. « Inscrits à Pôle emploi, ils considèrent le monde des entreprises comme leur étant hostile, analyse Marie-France Stephann. D’autres ne savent pas prendre de recul face aux remarques. Avec ce contrat, on leur offre une seconde chance pour se reconvertir sur des métiers porteurs. » Grâce à son réseau, Marie-France Stephann a entraîné dans son sillage des entreprises comme Altran, Wincor Nixdorf, Schneider Electric…, qui toutes ont accepté d’intégrer des apprentis.

Auteur

  • Adeline Farge