Vous venez de publier une étude sur le lien entre employabilité et formation. Quels en sont les résultats ?

Une majorité de Français (68 %) connaissent leurs droits en matière de formation professionnelle. En revanche, ils ne sont que 23 % à maîtriser l’accès aux dispositifs et à leur financement. De leur côté, les entreprises pèchent en termes de communication et, par ricochet, ne donnent pas à leurs salariés les moyens de devenir acteurs de leur parcours professionnel. Or, dans le contexte économique actuel, il est urgent d’adopter une culture de la prévention en matière de formation pour permettre aux salariés de rebondir.

Quels sont les risques pour les entreprises ?

Les employeurs ont une obligation de moyens en matière d’employabilité. On commence à voir se développer un contentieux autour de cette question aux prud’hommes. Les entreprises se retrouvent à payer de fortes indemnités faute d’avoir garanti à leurs salariés leur employabilité en ne leur ayant proposé ni entretiens de milieu de carrière ni bilan de compétences, pour les seniors.

Pourtant les partenaires sociaux ont créé de nombreux outils…

Tous les outils existent. Le CIF, la portabilité du DIF, le livret de formation. Mais ils ne sont pas suffisamment utilisés et, pour certains, pas du tout. Les partenaires sociaux poursuivent leurs travaux sur la portabilité des droits et la création d’un compte individuel de formation dans les négociations en cours. C’est une bonne chose, mais encore faut-il que ces accords soient simples et efficaces pour être mis en œuvre.

Que proposez-vous ?

D’abord que les partenaires sociaux et le gouvernement développent enfin cette culture de la prévention en matière de formation. En s’appuyant sur les outils déjà créés comme le livret de formation ou le livret de compétences européen, l’Idep a développé un Pass professionnel dématérialisé pour permettre aux salariés de disposer de leur livret de compétences dans et hors de l’entreprise. C’est une solution possible à la sécurisation des parcours professionnels.