Pour le symbole, c’est plutôt raté. En appelant Thierry Cadart à ses côtés, Laurent Berger n’a pas franchement diversifié les profils au sein de sa commission exécutive. « Je n’incarne ni la féminisation ni le rajeunissement. Mais on ne crée pas des générations spontanées de militants en claquant des doigts », rétorque le nouveau secrétaire national. Âgé de 52 ans, l’ancien leader des enseignants cédétistes vient renforcer l’exécutif de la confédération. Au terme d’un petit jeu de chaises musicales, il prend en charge trois dossiers clés dans la maison : la fonction publique et la réforme de l’État, les politiques en direction des jeunes et la formation syndicale. Réputé fâché avec les chiffres, Laurent Berger fait donc de cet ex-prof de maths l’un des futurs poids lourds de son équipe de direction, en prévision d’un remaniement plus large à l’horizon 2014, lors du congrès.

Bien qu’encarté à la CFDT depuis trente ans, Thierry Cadart n’a pas fait du syndicalisme son unique terrain de lutte. Militant socialiste, il se consacre d’abord à la politique et devient l’assistant parlementaire du député d’Indre-et-Loire Jean Proveux de 1990 à 1993. Enseignant en lycée jusqu’en 2005, il intègre alors les instances du Sgen et en prend la tête deux ans plus tard. Une place de choix pour faire vivre les idées de la maison dans un environnement ardu. « La difficulté, c’est d’incarner un syndicalisme prenant en compte l’intérêt général dans un milieu où vos concurrents sont très centrés sur les milieux professionnels », note l’intéressé. Qui ne devrait pas être trop dépaysé dans ses nouvelles fonctions…

Secrétaire national à la CFDT.