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Idées

Tirez sur le capital

Idées | Culture | publié le : 02.11.2012 | Sabine Germain

Costa-Gavras dénonce le pouvoir sans limite de la finance, mais il ne tombe jamais dans la facilité.

On pouvait s’attendre que Costa-Gavras s’attaque à la dictature de la finance. Son engagement, purement politique depuis les années 70, a pris un tour plus économique et social en 2005 avec le Couperet, dérive meurtrière d’un cadre victime des délocalisations, puis Eden à l’Ouest (2009), ou le long voyage d’un immigré clandestin. Dans le Capital, inspiré du roman éponyme de Stéphane Osmont, il nous sert un thriller économique bien mené, avec des requins anglo-saxons impitoyables, des banquiers français à peine plus présentables sous les apparences plus feutrées du capitalisme de l’entre-soi, et un éminent professeur d’économie propulsé à la tête de la banque Phénix à la faveur du décès du président, dont il était le conseiller.

Gad Elmaleh campe cet intellectuel devenu carnassier, avec plus ou moins de bonheur, au milieu d’un casting impeccable, où deux figures de femmes se distinguent : Maud Baron (Céline Sallette), brillante chargée de mission qui veut croire en la lucidité de son patron, et Diane Tourneuil (Natacha Régnier), épouse toujours éprise d’un mari qu’elle n’a pas vu se dépouiller de toute humanité.

C’est ainsi qu’elle lui suggère, pour mener le plan social censé doper la valorisation boursière de la banque, de s’inspirer de la révolution maoïste en lançant une vague d’évaluation des cadres par la base. Succès garanti auprès des salariés.

Et « prime aux licenciements » assurée pour le banquier, qui exige une indexation de ses revenus sur l’ampleur de la charrette…

Le Capital (1 h 53) de Costa-Gavras, avec Gad Elmaleh, Gabriel Byrne, Céline Sallette et Natacha Régnier. Sortie le 14 novembre.

Auteur

  • Sabine Germain