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L’Observatoire français des retraites Ipsos/UMR – Liaisons sociales magazine

Actu | Baromètre | publié le : 02.11.2012 | Jean-Paul Coulange

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Lorsque vous pensez à votre vie au moment de votre retraite, êtes-vous tout à fait confiant, ou inquiet en ce qui concerne… ?

Crédit photo Jean-Paul Coulange

Le désenchantement actuel des Français se vérifie dans cette dixième édition de l’Observatoire français des retraites, réalisé par Ipsos pour l’UMR et Liaisons sociales magazine. L’alternance de mai dernier n’a pas diminué leur niveau d’inquiétude. Alors qu’ils aspiraient à ce que ce sujet fasse partie des principaux thèmes de campagne et qu’ils approuvaient, dans une large majorité, le retour de la retraite à 60 ans pour les salariés ayant commencé à travailler tôt – ce qui a été fait dès le mois de juillet –, ils se montrent d’un pessimisme noir sur les chances de survie du système par répartition.

Les Français en appellent aujourd’hui à une nouvelle réforme, et de grande ampleur. Ceux qui préconisent un système par points y verront un sacré motif d’encouragement. Reste à savoir si une réforme dite systémique, par opposition aux rafistolages successifs consistant à faire varier la durée de cotisation et le niveau de prestation, a des chances de voir le jour durant ce quinquennat.

Retrouvez l’intégralité de l’étude sur www.wk-rh.fr

Les Français inquiets

En l’espace d’un an, l’inquiétude des Français vis-à-vis de leur retraite s’est accrue de façon spectaculaire : + 20 points pour la santé et l’accès aux soins, + 16 points pour leur niveau de vie après l’arrêt de leur activité et + 12 points pour le montant de leur future pension. Des résultats qui nous ramènent aux scores du printemps 2011. Parmi les femmes, 81 % sont préoccupées par le montant de leur pension et 78 % par leur futur niveau de vie. Un sentiment d’inquiétude qui n’a d’égal que celui des actifs occupés (avec respectivement 83 % et 78 % sur ces deux items).

No future pour la répartition

La réponse est sans appel. Seuls 10 % des Français interrogés pensent que le système par répartition a de l’avenir. À l’horizon de trente ans, un tiers d’entre eux le voit même entièrement supplanté par un système d’épargne personnelle. Cela ne se traduit pas en actes. En effet, moins de la moitié des personnes interrogées (49 %) déclarent épargner, régulièrement ou non, en vue de leur retraite (– 3 points par rapport à avril 2009). Parmi ceux, en nombre équivalent, qui n’ont pas de bas de laine, il y a ceux qui regrettent de ne pas épargner (21 %), ceux qui jouent les cigales en estimant qu’ils ont encore le temps de le faire (16 %) et ceux qui n’ont pas l’intention de le faire (11 %)…

Un impératif de solidarité

De la même façon qu’ils manifestent leur attachement à la Sécurité sociale, les Français se déclarent attachés à la solidarité en matière de retraite. Il ne faut pourtant pas prendre à la légère les 28 % (40 % chez les 20-24 ans) qui plaident en faveur de l’individualisation. Une lame de fond ?

Le départ anticipé, une bonne mesure

En décembre 2011, les deux tiers des personnes interrogées par Ipsos souhaitaient que les salariés ayant commencé à travailler tôt puissent partir à 60 ans. 70 % trouvaient cette mesure juste, même si la majorité (52 %) jugeait la proposition du PS financièrement irréaliste. Rien de surprenant si les trois quarts des sympathisants UMP déclarent que la mesure prise par la nouvelle majorité est une « bonne chose ».

La loi de 2010 ne suffit pas

Les Français ne se faisaient guère d’illusions en 2010, juste après l’adoption de la dernière réforme des retraites ; leur sentiment n’a pas varié. Les plus intransigeants, ceux qui pensent qu’elle n’a rien résolu, sont un peu moins nombreux (– 4 points), mais la part des irréductibles optimistes, qui estiment que la réforme de 2010 assure le financement du système à long terme, est également en baisse, de 5 points, à 3 % !

Vite, une réforme !

En juin 2010, les trois quarts des personnes interrogées (73 %) dans le cadre de l’Observatoire français des retraites estimaient que la question du financement à long terme des régimes par répartition était « un problème grave qu’il faut régler d’urgence ». À peine un quart d’entre elles reconnaissaient que le sujet était « préoccupant » mais qu’on avait le temps de le régler. Deux ans et demi et une réforme plus tard, les réponses sont presque les mêmes. Les rangs des impatients sont un peu moins fournis (– 5 points), le pourcentage de ceux qui repoussent l’échéance à plus tard est identique. Égalité quasi parfaite entre les sympathisants du PS et de l’UMP : 7 sur 10 en appellent à une nouvelle réforme dans les deux ans.

Vous avez dit systémique ?

Les partisans d’une réforme systémique sont largement majoritaires (71 % des 35-44 ans). Les Français interrogés dans le cadre de cet Observatoire ont manifesté de la colère après la réforme de 2010 et fait du dossier des retraites l’un des enjeux de la présidentielle de 2012. Ils attendent désormais la suite.

Sondage réalisé par Ipsos du 4 au 6 octobre 2012 auprès de 1 009 personnes de 15 ans et plus interrogées par téléphone, selon la méthode des quotas.

Auteur

  • Jean-Paul Coulange