Avec ses quelque 200 embauches de cadres, pour moitié dans les ventes, réalisées en 2012, Danone ne figure pas parmi les entreprises ayant gelé tout recrutement en France. Mais ses principaux besoins de main-d’œuvre se trouvent ailleurs, dans les pays où le groupe allie forte croissance des ventes et turnover significatif. À l’image de la Chine, du Brésil, de l’Indonésie, du Mexique et des États-Unis, où 4 000 embauches de cadres sont prévues au cours des trois prochaines années. « La compétition pour les talents est essentielle dans les pays émergents. Mais aussi dans les autres. Car, en période de crise, on a besoin d’attirer ceux qui vont faire la différence », explique Muriel Pénicaud, la DRH groupe.

Pour faire connaître ses métiers et ses valeurs, le géant agroalimentaire lance un social game destiné à valoriser sa marque employeur. Une première. Baptisé Trust, il propose aux jeunes internautes du monde entier de s’immerger dans le quotidien des 105 000 salariés du groupe. Au programme, 130 missions, en anglais, au cours desquelles ils doivent développer ventes de yaourts et d’eaux minérales sans jamais perdre de vue le « double projet économique et social » cher aux Riboud.

Pour les joueurs – Danone en espère 60 000 fin 2013 –, rien à gagner, sinon le plaisir de se frotter à la culture maison. À moins qu’ils n’acceptent de sortir de l’anonymat. « Ceux qui veulent se faire repérer par Danone peuvent s’identifier. Ils seront alors suivis par nos recruteurs, qui pourront leur proposer des entretiens ou des visites d’usines. Mais notre but n’est pas non plus d’embaucher des geeks », commente Christine Gas, directrice de la communication interne et RH. La plate-forme, qui permet aussi d’organiser des compétitions entre écoles ou universités, n’est actuellement accessible que depuis un ordinateur. Mais une version pour smartphones sera lancée l’an prochain.