Fruit d’un rapprochement amorcé en 2004, validé cet été par les conseils d’administration des six mutuelles interprofessionnelles constitutives, la nouvelle organisation politique et managériale d’Harmonie Mutuelle est sur les rails. Avec 2,3 milliards d’euros de cotisations encaissées pour 4,5 millions de personnes protégées, le groupe s’apparente à un poids lourd de la complémentaire santé individuelle et collective, avec une part de marché nationale de 7,5 %, mais qui, dans certains territoires de l’ouest de la France, dépasse les 20 %. Grâce à ses 35 000 entreprises clientes, les contrats collectifs représentent 45 % de son portefeuille.

Mais le nouveau groupe n’entend pas s’arrêter là. Alors qu’il est déjà codésigné ou recommandé dans 11 branches professionnelles en santé, Harmonie s’est aussi fixé pour ambition de devenir « d’ici à cinq ans », selon son directeur général, François Venturini, « l’un des principaux intervenants du marché de la prévoyance lourde collective », par l’intermédiaire de Mutex, la société d’assurance dont il détient la minorité de blocage.

Sur le terrain politique aussi, le groupe Harmonie entend faire entendre sa différence. Dans une lettre ouverte adressée cet été aux partenaires sociaux, son président, Guy Herry, prône la signature d’une « charte » visant à rendre les contrats collectifs « plus vertueux ». Concrètement, ce dernier propose de subordonner les exonérations de charges dont bénéficient les contrats collectifs au respect de certaines règles : cotisation proportionnelle aux salaires, couverture identique pour toutes les catégories de personnel, solidarité à l’égard des retraités et des chômeurs, encadrement des dépassements d’honoraires… Une prise de position qui n’a pas manqué de susciter l’ire de plusieurs partenaires sociaux, administrateurs du CTIP.