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Idées

Et si on allait vers un compromis historique…

Idées | Bloc-notes | publié le : 03.10.2012 | Catherine Barbaroux

LE CHOC DES CHIFFRES

Plus de 14 % de la population sous le seuil de pauvreté de 964 euros par mois en 2010, soit 8 617 000 personnes ; la barre des 3 millions de chômeurs franchie sans doute durablement ; sans parler des plans sociaux, des milliards de déficits, de la pression fiscale… La rentrée est marquée par une litanie de chiffres et d’annonces qui frappe les esprits. Cette réalité inquiète, et devient insupportable pour celles et ceux qui sont directement touchés. Résultat d’une crise exceptionnelle par son intensité et, surtout par sa durée, créera-t-elle l’électrochoc qui permet de bousculer les postures ? De briser les stéréotypes ? D’oser les réformes ? Les effets de seuil, on le sait, induisent des changements de comportements. Nul ne peut douter que nous avons franchi un seuil qui commande un sursaut urgent, solidaire et, osons le mot, civique.

LE CHOIX DU DIALOGUE SOCIAL

La « grande conférence sociale » des 9 et 10 juillet fut un événement. Sera-t-elle pour autant le déclencheur d’une nouvelle époque pour le dialogue social ? Seul l’avenir le dira. Mais, pour tous les acteurs qui y ont participé et qui détiennent ensemble une capacité d’agir, il s’est passé quelque chose d’inédit, voire d’inespéré. Sur le fond comme dans la forme. Un respect, une écoute, une ouverture et, selon la belle expression de Blaise Pascal, une discipline remarquable pour « donner de l’hospitalité à la pensée de l’autre ». La dense feuille de route qui en a résulté témoigne d’un travail de fond, documenté, qui n’élude aucune des complexités et des contradictions qu’il faut surmonter.

Dans le domaine de l’emploi, le « Document d’orientation : négociation nationale interprofessionnelle pour une meilleure sécurisation de l’emploi », remis le 7 septembre aux partenaires sociaux, les invite à s’atteler à « une refondation équilibrée du marché du travail ». Cette négociation n’oppose plus le besoin de sécurité à la nécessité d’adaptation : les entreprises comme les salariés ont besoin des deux. La précarisation des travailleurs est l’ennemie de la performance économique. La sur réglementation et son corollaire, l’insécurité juridique, retardent l’anticipation et l’accompagnement des mutations économiques et freinent les reconversions ou les formations professionnelles, seules protections qui vaillent dans un monde concurrentiel.

Tous les partenaires sociaux ont donné leur accord pour entamer la discussion sans tarder et accélérer (si faire se peut) le calendrier. Pour une fois, la peur et l’urgence pourraient être bonnes conseillères, car elles donnent à chacun conscience de ses responsabilités !

POST-SCRIPTUM

Au moment de renouer avec ce Bloc-Notes, après plusieurs années passées dans la sphère publique, j’ai une pensée pour l’ami Bernard Brunhes, avec qui je l’ai longtemps partagé. Passage de témoin en quelque sorte puisque, comme il l’avait fait, je m’investis désormais dans le bénévolat associatif au service de la création d’entreprises en finançant, grâce au microcrédit accompagné, des personnes en situation d’exclusion sociale et financière.

Auteur

  • Catherine Barbaroux