Dans la famille Cardoso, on est électricien depuis trois générations. Le père et le grand-père de Jean-Luc Cardoso, 44 ans, travaillaient déjà pour EDF. Le délégué syndical CGT de la centrale de Fessenheim connaît bien son entreprise. Au gouvernement qui veut fermer « sa » centrale en 2016 et à tous les antinucléaires, ce technicien d’exploitation oppose un discours bien rodé. À ses yeux, la centrale est sûre. L’Autorité de sûreté nucléaire a simplement demandé des travaux complémentaires et la faille sismique à l’origine du débat sur sa fermeture n’est pas plus importante que celles du sillon rhodanien. D’un point de vue social, son démantèlement ne pourra compenser que 10 % des 5 000 emplois perdus. Économiquement, les installations sont amorties et rapportent beaucoup d’argent à EDF et à l’État. Enfin, les défenseurs de l’environnement ne peuvent nier que son remplacement par des éoliennes couplées à des centrales au gaz contribuera à augmenter le réchauffement climatique. « On a laissé des gens dire n’importe quoi sur le nucléaire depuis trop longtemps. Il est temps de faire connaître la vérité face aux discours dogmatiques », assure-t-il.

Pour l’heure, il a obtenu l’autorisation de sa direction d’organiser des visites sur le site. Objectif : battre en brèche l’idée que la centrale de Fessenheim serait vieille et fissurée. L’Élysée a indiqué que des experts reconnus seront sollicités. Ses arguments sont prêts. Et il les attend de pied ferme.

Délégué syndical CGT à Fessenheim.