Faisons payer les riches ! clament les […] nostalgiques des slogans syndicaux des années 70 […]. Avec un gouvernement qui surtaxerait ainsi le revenu des mieux nantis, ceux-ci, déjà trop peu nombreux chez nous, adopteront trois comportements fort prévisibles : ils travailleront moins, ils contourneront les règles fiscales ou quitteront le Québec », dénonce Éric Duhaime, chroniqueur du Journal de Québec. Tout comme la presse de la Belle Province qui se déchaîne contre le gouvernement indépendantiste issu des élections législatives québécoises du 4 septembre.

La Première ministre, Pauline Marois, veut taxer les « riches », c’est-à-dire ceux dont les revenus sont supérieurs à 130 000 dollars (104 000 euros) par an, à hauteur de 52 %, contre 48 % aujourd’hui. Ceux qui gagnent plus de 250 000 dollars (200 000 euros) seront imposés à hauteur de 55 %. Jamais les contribuables québécois n’auront été autant ponctionnés. Les habitants de la province voisine de l’Ontario paient entre 6 et 9 % moins d’impôts.

Le Québec, où la protection sociale est plus élevée qu’ailleurs en Amérique du Nord, a toujours imposé davantage les particuliers et les entreprises. Certains y voient un lien avec un exode régulier de sièges sociaux vers Toronto depuis trente ans. Les études à ce sujet sont contradictoires. Ces déplacements auraient des raisons politiques et pas uniquement fiscales. Le quotidien montréalais la Presse s’inquiète : « Si nos riches Québécois ne sont pas contents de leur sort fiscal, imiteront-ils les riches Français qui menacent de s’exiler ? » Mais de remarquer qu’ils ne seront imposés qu’à 55 % et non à 75 %.