Voilà les partenaires sociaux au pied du mur. Ce jeudi 4 octobre marque en effet le grand début de la négociation interprofessionnelle sur la sécurisation de l’emploi. Un énorme et redoutable chantier balisé par le ministre du Travail, Michel Sapin. Dans un document d’orientation transmis début septembre aux organisations patronales et syndicales, ce dernier les a invitées à faire preuve d’« audace » pour parvenir à un équilibre « gagnant-gagnant » permettant de concilier « protection et accompagnement des salariés » et « marges d’adaptation des entreprises pour développer ou préserver l’activité et l’emploi ».

Face à ce défi, les partenaires sociaux n’auront pas trop d’une réunion hebdomadaire, chaque jeudi, pour accorder leurs violons avant la fin de l’année. Dans un contexte nouveau. Avec une majorité par lementaire de gauche, la pression a chan gé de camp : au tour du patronat, désormais, d’avoir le plus à perdre d’un échec des discussions, qui signerait la reprise en main du dossier par le législateur. Une hypothèse que Patrick Bernasconi, le chef de file de la délégation du Medef, va tenter d’éviter à tout prix.

Pas gagné. Car, hormis à la CFDT, le patronat devrait avoir du mal à trouver des partenaires de poids ouverts au compromis. Empêtrée dans des querelles de succession, la CGT, qui entretient des relations glaciales avec sa consœur cédétiste, devrait adopter des positions très raides, à quelques mois de son congrès. Quant à FO, elle ne cache pas son peu d’entrain à débattre de mesures d’assouplissement du droit du travail… Les partenaires sociaux jouent pourtant gros. « Si cette négociation ne réussit pas, on pourra se poser des questions sur l’avenir du syndicalisme et des relations sociales », prévient François Chérèque. En ces temps de crise, sécurisation de l’emploi et santé de la démocratie sociale vont de pair !