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Le journal des ressources humaines

L’industrie croit aux écoles de production

Le journal des ressources humaines | Formation | publié le : 03.09.2012 | A.-C. G.

Ces établissements forment des jeunes décrocheurs aux métiers de l’industrie en les plaçant dans des conditions de production.

C’était au début de l’été. Anne Lauvergeon, présidente du Fonds Agir pour l’insertion dans l’industrie (A2I), créé par l’UIMM, visitait l’école de production de l’Institut catholique d’arts et métiers de Lille. Dans l’atelier, des jeunes en bleu de travail, encadrés par un formateur, apprennent leur métier de tourneur fraiseur en « faisant ». Car c’est bien la pédagogie mise en œuvre par les écoles de production : faire pour apprendre. Ici, les jeunes préparent un CAP, un BEP ou un bac pro. Tous sont d’anciens décrocheurs. Ils fabriquent des pièces en métal « pour de vrai ». L’école de production, comme une petite entreprise, répond à des commandes de Bombardier Transport, GTech ou encore Home Medical Service. On ne parle ni de profs, ni d’élèves, ni de notes. Si une pièce est défectueuse, elle est refusée par le client.

Le Fonds A2I (voir également page 18), séduit par cette démarche, soutient financièrement la Fédération nationale des écoles de production. Il en existe douze du genre en France. Toutes fonctionnent sur ce même principe et préparent à des métiers de l’industrie, du bâtiment, de l’automobile ou encore de l’ébénisterie.

Ces établissements d’enseignement tech nique privés sont très présents dans la région Rhône-Alpes. C’est là que la première école a été créée en 1882 par l’abbé Boisard. « Avec le soutien financier d’A2I, 25 projets d’école sont dans les tuyaux, explique Marc Teyton, le président de la Fédération nationale des écoles de production. Nous accueil lons aujourd’hui 800 élèves. Notre objectif est de former 5 000 jeunes d’ici à quatre ans dans 52 écoles de production. » Des jeunes décrocheurs repêchés et formés aux métiers pénuriques de l’industrie.

« On parle beaucoup du lien compétitivité-coût du travail. Jamais de compétitivité-compétences. Si on perd des commandes par rapport à nos concurrents allemands, c’est aussi parce qu’on ne parvient pas à attirer les jeunes vers l’industrie. Nous sommes là pour montrer ce qui marche. C’est à nous de redévelopper une France industrielle », explique Anne Lauvergeon. Une réflexion dans la droite ligne du pacte pour l’industrie proposé par Jean-Marc Ayrault pour mettre un terme aux décrochages du secteur.

Auteur

  • A.-C. G.