Jusqu’ici, l’Espagne avait supporté plu tôt stoïquement les ajustements imposés par Bruxelles. Mais la colère est montée d’un cran pendant l’été avec l’annonce d’un nouveau tour de vis budgétaire pour économiser 65milliards d’euros en deux ans, à coups de nouvelle baisse des salaires des fonctionnaires, de diminution des allocations chômage et de suppression d’une série de prestations sociales. Le tout assorti d’une hausse de la TVA et de toute une batterie d’impôts.

« Le gouvernement veut faire endosser les conséquences de la crise aux secteurs les plus faibles de la société », dénonce le porte-parole du syndicat Commissions ouvrières, Fernando Lezcano, qui considère que les mesures adoptées pour calmer les investisseurs ont un effet néfaste : « Elles étranglent les familles et retardent encore plus une hypothétique sortie de crise. » En juillet, des dizaines de milliers de Madrilènes sont venus applaudir l’entrée de la marche des mineurs dans la capitale pour protester contre la fin brutale des aides au charbon.

Les rassemblements spon tanés se sont par ailleurs multipliés devant les admi nistrations pour dénoncer le démantèlement des services publics tandis que des milliers de personnes ont manifesté dans les rues de 80 villes du pays à l’appel des syndicats de fonctionnaires. Dans la foulée, les syndicats ont lancé une « plate-forme de résistance » pour défendre la protection sociale et les services publics. Ils préparent une marche sur Madrid pour le 15 septembre, suivie de la tenue d’un référendum populaire, et prévoient une journée de grève générale citoyenne en octobre.