L’été n’a guère été reposant pour Yves Barou. Bombardé à la présidence de l’Afpa à la suite de la démission fracassante de Jean-Luc Vergne, qui entendait attirer l’attention des pouvoirs publics sur la situation dramatique de l’Association, ce polytechnicien de 63 ans a pris les commandes d’un bateau ivre. Crise financière avec le retrait de Dexia, la banque de l’Afpa, au point de faire peser une menace sur le paiement des salaires de juin. Crise de gouvernance avec le départ forcé du directeur général, Philippe Caïla, exigé par les partenaires sociaux, crise d’identité pour cet organisme de quelque 10 000 collaborateurs, qui a bien du mal à trouver sa place dans le paysage de la formation… Autant de défis à relever pour Yves Barou. Formé aux ressources humaines aux États-Unis, lorsqu’il était DRH de Rhône-Poulenc Rorer dans les années 80-90, passé par Thales, dont il a été DG adjoint chargé des RH, Yves Barou possède de solides connexions dans le monde de l’entreprise, qu’il a continué à cultiver à la présidence du Cercle des DRH européens, qu’il a fondé, et au Fonds stratégique d’investissement, dont il a été conseiller social jusqu’en juin. Mais il connaît aussi comme sa poche les arcanes de l’État. De 1998 à 2000, il a été le directeur adjoint du cabinet de Martine Aubry, alors ministre des Affaires sociales. Des atouts pour mener à bien le redressement de l’Afpa. Yves Barou annonce un plan de refondation pour début décembre avec un point d’étape dès octobre, où il devrait présenter le successeur de Philippe Caïla. D’ici là, il travaille « à faire rentrer de l’argent et à convaincre l’ensemble des acteurs de soutenir l’organisme ».

Président de l’Afpa.