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Editeurs et job boards prennent leurs marques

Dossier | publié le : 04.06.2012 | Florence Puybareau

Éditeurs de SIRH et fournisseurs de services, tels les sites de recrutement, commencent à proposer des applications pour terminaux mobiles. Une nouvelle étape qui devance les besoins des DRH.

Le phénomène de la mobilité représente également une révolution pour les fournisseurs de solutions technologiques et de services RH. Certes, le développement de logiciels à destination des terminaux mobiles n’est pas une nouveauté. Depuis longtemps il existe des applications pour les agendas numériques, mais il s’agit le plus souvent de solutions verticales (fichier clientèle, catalogues de produits, fiches techniques…) destinées notamment aux commerciaux ou aux techniciens, et qui, a priori, concernent peu les DRH.

Aujourd’hui, le spectre est beaucoup plus large et la plupart des éditeurs réfléchissent à l’élaboration de solutions mobiles : « Nous n’en sommes encore qu’au début, car les entreprises sont en pleine réflexion et il n’y a pas de demande concrète. Mais notre rôle d’éditeur est d’“évangéliser” et de savoir offrir un service global aux entreprises », explique Pascale Boyaval, directrice marketing des solutions RH de Cegid. Car les éditeurs n’en doutent pas : les terminaux mobiles sont amenés à tenir une place importante dans la façon dont les ressources humaines vont communiquer à l’avenir avec les salariés. « En 2014, le mobile sera la première porte d’accès à Internet, et la présence de solutions mobiles va devenir un élément critique dans l’évolution du SIRH », souligne André Demollière, d’ADP.

C’est pourquoi tous les grands fournisseurs veulent se positionner sur ce marché. Ainsi, ADP vient de lancer une nouvelle offre, Solutions Mobiles ADP, qui permet aux collaborateurs d’accéder à l’annuaire de l’entreprise ou à leur paie via un smartphone ou une tablette. Pour sa part, Cegid propose des applications pour smartphones reliées au SIRH de l’entreprise et qui permettent de prévenir directement son manager en cas d’absence, de faire des demandes de congé ou de virement d’acompte. « C’est une nouvelle étape dans le travail collaboratif qui offre plus de flexibilité et d’interactivité. À condition bien sûr que ça ne soit pas intrusif dans la vie du collaborateur et qu’il l’accepte volontairement », note Pascale Boyaval. Pour l’éditeur, ces applications sont aussi une vitrine de son savoir-faire technologique : « Il a fallu adapter les applications au format des smartphones. Pour ce faire, nous avons travaillé avec des spécialistes de la mobilité et des ergonomes. »

Dans un deuxième temps, Cegid envisage de lancer des solutions pour tablettes, ce qui nécessite de nouveaux développements informatiques. L’hétérogénéité des plates-formes est encore un frein à l’essor de telles solutions. « Les DSI et les DRH doivent faire attention dans leur choix car les éditeurs de SIRH ne garantissent pas la compatibilité sur tous les supports mobiles », selon David Guillocheau, de Talentys.

Les éditeurs doivent rassurer. L’éditeur de solutions de gestion de temps Bodet Software a vite compris le potentiel des terminaux mobiles. Après une première application destinée aux assistantes maternelles, il a mis sur le marché en 2011 une application multiplate-forme. Proposée sur les téléphones mobiles fournis par les entreprises, cette solution s’adresse avant tout aux collaborateurs itinérants. Mais Vincent Noyet, responsable marketing chez Bodet Software, voit plus loin : « À terme, le téléphone pourra remplacer le badge grâce à une puce directement intégrée dans l’appareil. Et, dans ce cas, ce seront les téléphones personnels qui seront utilisés. » S’il note que les DRH sont intéressées par ce genre de solutions, il reconnaît qu’il ne s’agit pas encore véritablement d’un besoin. « L’une de leurs principales préoccupations porte sur la fiabilité et la sécurité de l’outil et des données », précise-t-il. Face à ces inquiétudes, les éditeurs mettent en avant des infrastructures en cloud computing installées en France. Comme la loi l’exige, les données RH des entreprises sont stockées sur le territoire national et non pas à l’autre bout du monde. C’est pour répondre à l’évolution de la demande que Cegid vient de passer un accord d’hébergement avec IBM, qui dispose de serveurs à Montpellier.

Chez les fournisseurs de services RH, on suit aussi avec attention les nouveaux usages engendrés par la mobilité professionnelle. C’est surtout le cas des grands sites de recrutement qui proposent des applications iPhone et/ou iPad. « Les cadres s’approprient très facilement les nouveaux outils et ils sont décomplexés par rapport à leur utilisation. Ils s’en servent pour chercher du travail et être en veille et n’ont plus peur de faire circuler leur CV », note Sophie Ak, directrice marketing de Cadremploi. Un usage qui atteint des proportions étonnantes : 25 % des offres de Cadremploi sont vues sur un smartphone et 7 % des gens y répondent directement.

Le phénomène a amené Cadremploi à faire évoluer ses applications et à travailler en amont avec les recruteurs afin qu’ils s’adaptent : « La lettre de motivation tend à laisser place à un mail de motivation. Pour le candidat, c’est plus court mais ça demande un effort de synthèse. Quant au recruteur, sa principale crainte est une détérioration de la qualité de la candidature du fait du format du smartphone et d’une structuration différente de la réponse », avertit Sophie Ak, qui voit cependant beaucoup d’avantages à un tel service : « Le candidat se concentre sur les annonces et non plus seulement sur son CV, qui est enregistré dans la CVthèque et accessible par un simple lien. Par ailleurs, il peut consulter une annonce et postuler à tout moment, qu’il soit dans les transports, sur son lieu de travail ou à son domicile. À charge pour les DRH de faire preuve d’une grande réactivité. » Car si ces solutions ouvrent plus de perspectives, les processus de recrutement restent les mêmes.

Auteur

  • Florence Puybareau