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Le journal des ressources humaines

Attention aux masters en toc !

Le journal des ressources humaines | Formation | publié le : 04.05.2012 | A.-C.G.

Frank Bournois, président de la Commission d’évaluation des formations et diplômes de gestion, alerte sur les dénominations abusives et nombreuses de masters et mastères.

Avec la Conférence des grandes écoles (CGE), vous partez en guerre contre les faux masters et mastères spécialisés. Pourquoi ?

Nous constatons des pratiques de communication qui s’assimilent à de la confusion publicitaire ou à de la publicité mensongère. Elles parlent de « mastère en spécialité » ou de « cycle master », ce qui ne veut rien dire. D’autres vous expliquent très sérieusement que leur diplôme est reconnu par les conventions collectives, ce qui est une aberration. Les coûts de scolarité peuvent atteindre 10 000 euros par an. Cela devient problématique pour les étudiants et les employeurs, qui ne parviennent plus à faire la différence. Certains jeunes découvrent, après avoir passé un concours administratif, que leur diplôme n’est pas reconnu par l’État. Concrètement, ils ne pourront pas être embauchés. Les meilleures écoles font des investissements colossaux pour recruter un corps professoral permanent. Il n’est pas juste que des écoles indélicates se prévalent des mêmes diplômes !

Comment faire le tri ?

En France, l’utilisation est très réglementée et normée en matière de diplômes. Le terme master peut uniquement faire référence à une formation ayant reçu la validation de l’État. De plus, si le master vaut inscription au Répertoire national des certifications professionnelles, l’inverse n’est pas vrai ! Quant au mastère spécialisé, il s’agit d’une marque déposée de la CGE. Pour les diplômes d’ingénieurs, la Commission des titres d’ingénieur atteste de la validité du diplôme. Pour les écoles de gestion, la Commission d’évaluation des formations et des diplômes de gestion est chargée de cette tâche. Pour toutes les autres écoles, c’est la Direction générale de l’enseignement supérieur et de l’insertion professionnelle (DGESIP) qui est garante de la reconnaissance de l’État. Ce que nous conseillons, c’est de vérifier sur les sites Internet de ces institutions la liste des diplômes reconnus. Et de ne pas hésiter à demander une copie du diplôme.

Qui peut contrer les pratiques indélicates ?

Les recteurs d’académie sont en première ligne sur le sujet. L’an dernier, le directeur général de la DGESIP, au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, a rappelé les règles de publicité pour les diplômes et grades de master. La sanction est sévère pour les chefs d’établissement.

Auteur

  • A.-C.G.