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Montpellier, côté social

Mission numéro un : étoffer les TPE-PME

Montpellier, côté social | Métropoles | publié le : 01.04.2012 | S.F.

Pour doper l’emploi, l’agglomération accompagne le développement des petites structures.

Neuf entreprises du bassin d’emploi montpelliérain sur 10 emploient moins de 10 salariés, parmi lesquelles 80 % en comptent moins de deux. Sur la troisième marche du podium national, derrière Paris et Lyon, l’agglomération socialiste connaît de nombreuses créations d’entreprises, malgré un taux de chômage qui reste élevé dans la région. De ces trois spécificités locales résulte une évidence : pour doper l’emploi, les TPE-PME doivent grossir. La Communauté d’agglomération de Montpellier l’a bien compris et s’emploie à les y aider.

Autodiagnostic et fiches d’experts

Premier outil, le Pack Croissance PME, mis en place en 2009. « Le but est d’accompagner ces microentreprises, souvent unipersonnelles, à se développer plus vite », indique Karine Caner, directrice du développement économique et de l’emploi de Montpellier Agglomération. Ce Pack PME est un logiciel d’autodiagnostic sur le Web, conçu par Ernst and Young, qui permet aux entreprises de plus de trois ans d’évaluer leur potentiel de développement. « En moins d’un quart d’heure elles identifient les freins à leur croissance. La plupart du temps, la cause première se trouve dans l’état psychologique du chef d’entreprise, qui n’a pas toujours la volonté de grandir, admet Karine Caner. Mais les TPE-PME sont aussi confrontées à la difficulté de prospérer sur un marché international, par exemple. »

Une fois les obstacles ciblés, les chefs d’entreprise peuvent télécharger des fiches d’experts réalisées par des avocats d’affaires, des gestionnaires, des cabinets de recrutement…, qui vont leur permettre de les franchir. Ensuite, l’agglomération organise des ateliers thématiques accessibles gratuitement. « Pendant une demi-journée, nous regroupons des chefs d’entreprise confrontés aux mêmes difficultés et nous les formons, par exemple, à gagner des marchés à l’export. » Pour l’heure, seules 22 entreprises se sont portées volontaires pour participer au dispositif.

Doper l’export

Par ailleurs, le Business and Innovation Centre (BIC) de Montpellier Agglomération, créé il y a vingt-cinq ans, continue de faire ses preuves. À son actif, plus de 4 200 créations d’emplois. Il est désormais accompagné d’une nouvelle structure, le Montpellier International Business Incubator (Mibi), inauguré en juin 2011, uniquement dédié aux PME, étrangères ou françaises, qui réalisent au moins un quart de leur chiffre d’affaires à l’export.

Huit mois après la livraison de son bâtiment de 3 500 mètres carrés, l’hôtel d’entreprises internationales, situé dans le parc high-tech de la ville, Eurêka, est déjà occupé à 85 %. Le Mibi se charge de tout. « Nous avons établi une convention avec une quarantaine de prestataires de services qui effectuent de la traduction à l’aide à l’embauche en passant par le soutien administratif », se félicite Gilbert Pastor, vice-président chargé du développement économique de Montpellier Agglomération qui a investi 9,67 millions d’euros dans l’opération. Le but affiché ? « Muscler nos PME à l’étranger, au moment où les grosses entreprises dégraissent plutôt qu’autre chose, et faire en sorte que les start-up étrangères innovantes qui s’installent créent de l’emploi dans la région », expose l’élu socialiste.

La plupart des 15 PME accueillies sont spécialisées dans des niches de hautes technologies et ont besoin de développer leur offre sur un marché étendu à tous les continents. Chinois, Indiens, Américains…, une centaine de personnes de 13 nationalités différentes travaillent désormais à deux pas des géants Dell et IBM.

HÉLÈNE MANDROUX, MAIRE PS DE MONTPELLIER
« La ville a toujours son AAA, elle ! »

Montpellier a moins souffert de la crise économique que d’autres villes françaises. Pourquoi ?

Depuis 1999, Montpellier accueille neuf nouveaux habitants par jour. La croissance démographique apporte un véritable dynamisme à la ville. Par ailleurs, nous n’avons pas d’emprunt toxique, la ville a toujours son AAA, elle ! Nous pouvons emprunter pour investir. IBM a écrémé depuis les années 90. Comme toute l’économie locale ne dépend pas de quelques grosses entreprises, nous n’avons pas subi de contrecoup du jour au lendemain. Les PME, elles, continuent sur leur lancée.

Comment résorber un chômage qui reste l’un des plus importants de l’Hexagone ?

Avec l’agglomération, nous avons mis en place des pépinières d’entreprises, pour aider les PME à se développer. Surtout, la mairie investit énormément : 86 millions d’euros en 2012, ce qui contribue à maintenir de 1 500 à 2 000 emplois. Par exemple, 2 000 personnes ont travaillé à l’édification du nouvel hôtel de ville, qui a coûté 130 millions d’euros. Qui dit ouvriers qui travaillent dit aussi commerces qui ouvrent, besoin de crèches… Depuis le début de mon mandat, cinq nouveaux groupes scolaires ont été créés.

Quels sont les secteurs d’avenir de Montpellier ?

D’abord, le tourisme d’affaires, qui, bien souvent, entraîne dans son sillon celui de vacances. Depuis que je suis maire, trois projets d’hôtels quatre-étoiles ont été lancés pour accompagner ce tourisme de congrès. Ensuite, le secteur universitaire. La ville compte 60 000 étudiants intra-muros et nos universités ont obtenu sept appels à projets Laboratoires d’excellence (Labex) sur neuf proposés, ce qui prouve la qualité de la recherche, notamment dans l’agronomie et la médecine. Enfin, le tertiaire, avec le CHU, Sanofi et Dell comme fers de lance. Fin 2012, Montpellier sera une des premières villes de France entièrement câblée en fibre optique. À l’heure de la mondialisation et des économies d’énergie, les liaisons informatiques sont primordiales ! La ville a d’ailleurs remporté le premier Prix de la croissance verte numérique en 2011.

Comment ressentez-vous le climat social ?

Avec Paris, Montpellier fait partie des villes où les communautés qui se sentent discriminées, comme les gays ou les musulmans, par exemple, affluent, car elles s’y sentent bien. C’est un signe de bonne cohésion. Le tissu associatif veille au respect de la personne et constitue également un atout de la ville. Tout cela crée une atmosphère qui donne envie de venir. Il faut de l’humain dans l’urbain ! Propos recueillis par R.L.S.

Auteur

  • S.F.