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Le RSA cherche sa voie

Actu | Les dossiers de la présidentielle 20128. MINIMA SOCIAUX | publié le : 01.04.2012 | Stéphane Béchaux

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Le RSA cherche sa voie

Crédit photo Stéphane Béchaux

En trois ans, le successeur du RMI a subi plusieurs aménagements. Sans parvenir à conquérir son public cible, les travailleurs pauvres.

Fruit d’un relatif consensus entre la droite et la gauche, le revenu de solidarité active est malgré tout né dans la douleur, le 1er décembre 2008. Son concepteur, l’ex-président d’Emmaüs France Martin Hirsch, a dû batailler ferme pour obtenir du gouvernement les crédits nécessaires à la mise en place du dispositif, remplaçant le revenu minimum d’insertion et l’allocation de parent isolé. Un outil ambitieux qui vise à lutter contre les trappes à inactivité, en garantissant un gain pécuniaire – sans limite de temps – à ceux qui reprennent un emploi.

Trois ans plus tard, le bilan est très mitigé. Le RSA profite, certes, à quelque 2 millions de personnes. Mais 1,2 million d’entre elles, sans la moindre activité, ne touche que le RSA dit « socle », soit l’équivalent de l’ancien RMI. Les bénéficiaires du RSA dit « activité » s’avèrent, eux, nettement moins nombreux : on en compte un demi-million, alors que la population éligible est trois fois supérieure ! Des non-recours massifs qui s’expliquent essentiellement par une méconnaissance du dispositif, dont la mécanique est ultracomplexe à saisir. Un défaut majeur auquel n’échappe pas le RSA jeunes, lancé en septembre 2010, qui s’adresse aux 18-25 ans ayant travaillé au moins deux ans (soit 3 214 heures) au cours des trois dernières années.

Projet social phare du début de mandat de Nicolas Sarkozy – à égalité, sans doute, avec l’augmentation de 25 % du minimum vieillesse –, le RSA voit sa cote s’effriter mois après mois. En mai 2011, Laurent Wauquiez lance même une charge extrêmement violente à son encontre. Dénonçant les « dérives de l’assistanat » comme un « cancer de la société française », le ministre chargé des Affaires européennes exige qu’en contrepartie « chacun assume chaque semaine cinq heures de service social ». Des propos qui déclenchent un tollé à gauche et des prises de distance à droite mais font leur chemin. En septembre, l’ex-successeur éphémère de Martin Hirsch, Marc-Philippe Daubresse, rend à Nicolas Sarkozy des propositions pour « renforcer l’accompagnement vers l’emploi » des allocataires. Parmi celles-ci, l’instauration d’un contrat unique d’insertion de sept heures par semaine. Un dispositif expérimenté depuis le début de l’année dans 12 départements.

Auteur

  • Stéphane Béchaux