Silence radio. Très prolixe lorsqu’il s’agit d’évoquer la taxation des plus riches, François Hollande se fait autrement plus discret à propos des précaires. Présentés fin janvier, ses 60 « engagements » ne mentionnent jamais les allocataires du RSA ou des autres minima sociaux.

Concocté avant les primaires, le projet socialiste ne se montrait pasplusprécissurla question : il se contentait d’évoquer, au détour d’un paragraphe sur la réforme de l’impôt sur le revenu, une « refonte de la prime pour l’emploi et du revenu de solidarité active ». Sans en dire davantage. Dénué de toute proposition solide sur le sujet, le PS s’est contenté, pendant la campagne, de dénoncer les propositions sarkozystes. François Hollande a ainsi vertement critiqué l’instauration d’heures de travail d’intérêt général. « Quelle conception a-t-on, au sommet du pouvoir, de penser qu’il n’y aurait finalement que des privilégiés parmi les prestataires du RSA ? Mais les privilégiés, ils ne sont pas au RSA ! » s’est-il emporté.

De même le PS a-t-il réagi à l’idée de subordonner l’attribution du RSA aux étrangers à une durée d’activité préalable de cinq ans sur le territoire. « Le président sortant modifie profondément le système du RSA, allocation universelleetnonprestation contributive », dénoncent les socialistes, qui s’étaient pourtant abstenus lors du vote de la loi instaurant le mécanisme.