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Le journal des ressources humaines

Les TPE boudent le conseil

Le journal des ressources humaines | Conseil | publié le : 01.03.2012 | E.B.

Les TPE-PME font peu appel au conseil en management, alors qu’elles ont des besoins en matière de GRH et d’organisation. Une situation qui s’explique par les a priori négatifs des chefs d’entreprise sur l’apport du conseil.

CICF Management (l’un des 12 syndicats de la Chambre de l’ingénierie et du conseil de France) a interrogé un millier de dirigeants de TPE et de PME de 10 à moins de 500 salariés. Objectif de cette étude, déterminer pourquoi ils ne font pas souvent appel aux consultants. Plus de la moitié (54 %) des entreprises de 10 à 49 salariés n’ont jamais sollicité un cabinet de conseil en management. Elles sont 40 % à l’avoir fait chez les 50 à 99 salariés et encore 27 % chez les plus de 100. Globalement, seules 35 % des entreprises ont déjà utilisé plusieurs fois les services d’un cabinet de conseil.

Pour autant, une grosse majorité (62 %) des dirigeants interrogés indique qu’il serait logique de faire appel au conseil dans le cadre d’une démarche volontariste visant à améliorer l’organisation. Pourquoi, dans ce cas, ne se lancent-ils pas ? « Dans l’esprit des réfractaires, le terme de management véhicule une idée de changement brutal, à l’anglo-saxonne. De plus, ils n’imaginent pas que les métiers du conseil en management incluent les domaines d’intervention pour lesquels ils expriment des besoins », explique Jean-Claude Trémintin, président de CICF Management. Plus grave, les prestations de conseil sont perçues comme un « fourre-tout », et les dirigeants de PME nourrissent une réelle suspicion à l’égard des consultants. « On voit arriver des gens qui s’improvisent coachs », « les gens se lancent parfois par défaut dans le conseil », assurent certains des participants. Le conseil se heurte aussi à un trait culturel particulier aux petits patrons : 40 % d’entre eux estiment ne pas avoir besoin de conseil, car « ça fait partie de leur métier de dirigeant ». Et 30 % se plaignent du coût des prestations et de la difficulté d’évaluer le retour sur investissement.

En revanche, près de huit responsables d’entreprise sur dix (77 %) ayant déjà fait appel à un consultant en management sont satisfaits. « Les a priori négatifs sont largement corrigés par une première prestation probante. Laquelle est souvent suivie d’une deuxième », explique Jean-Michel Labrunie, administrateur de CICF Management. Reste à convaincre le plus grand nombre. « Nous allons communiquer pour améliorer la notoriété de ces métiers. Et proposer des formations aux consultants pour les aider à aborder le marché des TPE-PME », indique Jean-Claude Trémintin. À ses yeux, une incitation fiscale serait également un coup de pouce important pour vaincre les réticences.

Auteur

  • E.B.