Ils sont à la retraite mais plutôt que de profiter de la plage ou de prendre des cours de samba, ils ont fait un autre « choix »: réintégrer le marché du travail. Et ils sont très nombreux dans cette situation puisque, au Brésil, un retraité sur trois travaille. Sur les 20 millions de Brésiliens âgés de plus de 60 ans et dont la plupart sont déjà à la retraite, 5,4 millions sont des actifs. Soit 2 millions de plus qu’il y a dix ans. Par ailleurs, 16 % des Brésiliens de plus de 70 ans continuent d’exercer une profession.

Une tendance enregistrée dans toutes les régions du pays, mais principalement dans le nord, qui bénéficie à plein du boom économique et dont le taux de chômage plafonne à 6 %. Plus de 30 % de la population ­active y est âgée de plus de 60 ans. Les raisons : l’augmentation de l’espérance de vie qui atteint désormais 73,5 ans, mais aussi la nécessité financière d’un complément de retraite. Le plafond mensuel accordé par l’État aux salariés qui ont cotisé trente-cinq ans ou plus est actuellement de 1 600 euros. Mais ce montant s’effondre pour ceux qui n’ont pas atteint le nombre de trimestres suffisants. D’où l’obligation pour nombre de retraités de remettre l’ouvrage sur le métier. Leur atout : l’expérience. Beaucoup sont ainsi recrutés à des postes qui exigent un niveau technique supérieur afin de former les nouvelles recrues. Et les besoins sont immenses.

D’après le dernier recensement, plus de 20 millions de Brésiliens ont intégré le marché du travail durant les dix dernières années. Dans un pays qui, depuis 2007, a créé 8 millions de postes de travail, la présence des seniors aux postes d’encadrement est chaque jour plus indispensable.