logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Vie des entreprises

Ces jeunes qui zappent d'une entreprise à l'autre

Vie des entreprises | ANALYSE | publié le : 01.06.2000 | Valérie Devillechabrolle

Employeurs, gare à la génération Internet ! Dopés par une conjoncture favorable, les jeunes nés dans les années 70 ne sont pas prêts à prendre n'importe quel job. Ambiance, salaire, respect de la vie privée… ils sont intraitables. Et si les conditions de travail ne leur conviennent pas, ils ne se gênent pas pour le dire ou pour quitter l'entreprise illico.

Geoffroy s'éclate enfin ! Après trois ans passés au sein du cabinet Mercer, le jeune diplômé de HEC vient de quitter son job, « sans aucun état d'âme », pour réaliser « ce qui [lui] trottait dans la tête depuis longtemps » : fonder, avec trois acolytes, sa start-up, Panoranet, une société de courtage sur le Net. « Cela a tout de même plus de sens que de faire des recommandations sur papier à un client ! » jubile ce créateur d'entreprise qui verse déjà 11 salaires à la fin du mois. Et tant pis si Geoffroy a perdu au passage pas loin de la moitié de sa rémunération de consultant et s'il travaille au moins soixante heures par semaine, « en faisant tout », la comptabilité, le café et même le ménage. « Pour vivre une expérience aussi intense dans le conseil, j'aurais dû attendre dix, voire quinze ans, le temps de gravir tous les échelons. » Quant à se faire embaucher par l'un de ses anciens clients, comme l'ont fait bon nombre de ses aînés, l'idée ne l'a même pas effleuré : « On connaît déjà tous leurs défauts et l'avenir y semble, là aussi, plutôt bouché et monotone… »

Les virages à 180 degrés, l'instabilité, voire l'infidélité ne sont pas l'apanage des diplômés des grandes écoles. Pascal, 27 ans, comme Geoffroy, totalise déjà « 8 formations et 24 boulots, en CDD ou en CDI, peu importe ! ». Sa tchatche, son dynamisme et son côté bosseur lui facilitent plutôt la tâche pour trouver des jobs. Mais aucun jusqu'à présent ne lui a vraiment plu. Le dernier en date était un emploi de chauffeur-livreur pour lequel il s'est empressé de passer son permis mais qu'il a lâché au bout d'une semaine : « Les tournées étaient tellement chargées que j'étais obligé de faire des excès de vitesse. » Avec l'expérience, Pascal sait au moins ce qu'il ne veut pas : un boulot sédentaire, intellectuel et où il serait stressé par les contacts avec la clientèle. Pour le reste, tout est ouvert. Aux dernières nouvelles, il s'est lancé dans une formation d'horticulture pour s'essayer au métier de paysagiste.

Face à cette population grandissante de zappeurs, les entreprises sont totalement déboussolées. Il faut dire que, pendant des années, elles ont ostensiblement écarté les jeunes, retoquant leurs CV ou les embauchant au compte-gouttes avec des salaires au rabais. Aujourd'hui, la reprise aidant, les jeunes leur rendent la monnaie de leur pièce. « L'envie d'intégrer à tout prix une entreprise a vraiment diminué, observe Bernard Galambaud, qui enseigne les ressources humaines à l'École supérieure de commerce de Paris. Alors qu'il y a cinq ans les jeunes diplômés prenaient ce qu'ils trouvaient, aujourd'hui ils entendent bien choisir. Quitte à abandonner un contrat à peine signé pour en prendre un autre jugé plus intéressant. » Même les moins qualifiés deviennent exigeants, constate Valérie Marusiak, chargée de l'insertion professionnelle à l'Association pour le logement des jeunes travailleurs : « Tout leur est dû, maintenant et tout de suite. Et à la moindre contrainte en retour, ils calent », confie cette animatrice qui a, pour sa part, commencé par un emploi jeune, malgré son diplôme bac + 5 en développement social urbain. « Faire 16 kilomètres pour aller vendre son bac pro à Tarbes, c'est trop demander aux jeunes des villages avoisinants », confirme Marina Villers, conseillère à la mission locale rurale et de montagne de Bagnères-de-Bigorre, dans les Hautes-Pyrénées.

Des prétentions exorbitantes

Les raisons de ces comportements sont multiples. À commencer par le retour de la croissance. « Là où certains croient détecter des attitudes de mercenaires chez les jeunes, il n'y a rien d'autre que le rééquilibrage du marché de l'emploi en leur faveur », affirme Corinne Hébert, directrice du développement des ressources humaines d'Atos, une société d'ingénierie confrontée à la pénurie d'informaticiens. « À charge pour nous d'intégrer cette modification du rapport de force en considérant dorénavant nos jeunes embauchés comme des clients », poursuit-elle. Mais les jeunes profitent parfois à l'excès de cette nouvelle donne. Responsable du service emplois-stages de la faculté de droit et de sciences économiques de Paris XII-Val-de-Marne, Arlette Madic s'en arrache presque les cheveux : « J'ai vu une jeune titulaire d'un DESS en fiscalité traîner les pieds pour effectuer un stage de trois à six mois payé 6 500 francs par mois. » Ses 18 offres de CDD d'un an, payés 11 000 francs brut pour collecter des données juridiques destinées à un CD-ROM, ne trouvent pas preneur : « En un mois, j'ai eu deux candidats sur une promotion de 400 étudiants… »

Directrice de l'agence Randstad Intérim sur la plate-forme aéroportuaire de Roissy, Michèle Raggi en est tout aussi estomaquée : « Les jeunes candidats avec un bac + 4 m'annoncent des prétentions exorbitantes, de l'ordre de 12 000 francs par mois, très au-delà des salaires proposés ici pour des postes d'opérateurs. » Bruno, 26 ans, intérimaire chez Randstad depuis quatre ans, pose ses conditions avant d'accepter le CDI proposé par le logisticien Danzas : « Si je signe, ce n'est pas pour être magasinier pendant deux ans. Je perdrais mon temps. Ce que je veux, c'est devenir chef d'équipe, voire, pourquoi pas par la suite, chef d'entrepôt. »

Tous les jeunes ne sont pas aussi opportunistes. À côté de la catégorie des débrouillards, beaucoup d'autres sont quasi étrangers à l'entreprise. Au mieux, circonspects ou désabusés. Au pire, carrément hostiles. « Les parents, qui ne pensent plus à leur passer le relais professionnel, parlent très peu, par exemple, du contenu de leur travail à leurs enfants », observe Olivier Galland, directeur de recherche au CNRS et spécialiste de la jeunesse. Quant aux enseignants, « ils conservent une vision trop académique de l'entreprise », déplore Arlette Madic, de l'université Paris XII, en constatant qu'au bout de huit ans d'existence son service emplois-stages est « tout juste toléré dans cette enceinte du savoir ». Pas étonnant si les jeunes ont une vision faussée du monde du travail : « On ne leur présente que les contraintes quand eux n'en voient que le mythe médiatique, se désole Éric Augade, directeur de la mission locale de l'agglomération tarbaise. A contrario, personne ne leur parle des richesses que procure un emploi, le fait de se sentir utile, acteur, de connaître d'autres gens… »

Durée de vie d'un CV : un mois

À défaut de projet ficelé, les jeunes se façonnent leur identité professionnelle au gré de leurs expériences. « En zappant d'une entreprise à une autre, pour tester », traduit Astrid, une jeune Sup de co qui, après avoir enchaîné une série de jobs pendant trois ans, s'est posée chez Multilignes Conseil, une société de marketing téléphonique. « La palette des métiers est tellement large, reprend-elle, que pour savoir si vous préférez travailler dans l'automobile ou sur Internet, cela n'a rien d'évident. » Sauf à y aller voir. Ce que nombre de jeunes font avec une curiosité, une jubilation, une mobilité et une absence de complexes désarmantes. Repartir de zéro en changeant d'activité ? « Cela fait partie du jeu », répond Astrid. Quant aux éventuelles erreurs de parcours, « ce n'est pas grave, tant qu'il n'y en a pas trop »… Pour mesurer cette instabilité, Anne Cavallini, chargée de la cellule emplois jeunes à l'ANPE de Paris République, possède un baromètre infaillible : la durée de vie d'un CV. « Un mois, pas plus. Au-delà, ils sont obsolètes, car les jeunes sont déjà passés à autre chose. »

Les entreprises vont devoir s'adapter à cette forme d'infidélité chronique. « De plus en plus de jeunes s'inscrivent dans un nomadisme où l'entreprise n'est plus qu'un passage et pas forcément un moyen de se réaliser pleinement », souligne Hughes Roy, associé chez Arthur Andersen Management et responsable de l'activité gestion des hommes et des savoirs. Ce qui ne signifie pas pour autant que la valeur travail a perdu de son sens aux yeux des jeunes. « Loin de s'éclipser, le travail reste une valeur importante pour la jeunesse de 1999, plus encore que pour la génération de 1990 », confirme le sociologue Olivier Galland, qui réalise actuellement une étude comparative sur les valeurs des jeunes Européens, à paraître cet automne. Déjà, un premier constat s'impose : les jeunes n'ont absolument pas les mêmes grilles d'appréciation que les entreprises lorsqu'il s'agit de choisir un emploi. « Ce sont pour l'essentiel des critères extraprofessionnels qui motivent leurs choix professionnels », a constaté Gilles Achache, de l'institut d'études et de sondages Scan-CSA, qui vient de réaliser, pour le compte d'Adecco et de Lab'ho (le laboratoire interne d'innovations pour les hommes et les organisations de la société d'intérim), une enquête sur les jeunes au travail (voir l'encadré ci-contre).

Premier facteur de choix de ces nouveaux « consommateurs » d'emplois : l'intérêt immédiat du travail. « C'est la première chose qu'ils recherchent et cela passe avant la rémunération », confirme Geneviève Laviolette, responsable du service étudiants à Paris VII emploi. Gare aux entreprises qui s'avèrent être des miroirs aux alouettes : les jeunes ne s'y attardent pas. Jean-Louis Muller, directeur de l'unité management et développement des personnes de la Cegos, a analysé les raisons des départs anticipés de jeunes diplômés au bout de deux ans de poste. Et ses conclusions sont sans appel : « Alors que tous les décideurs interrogés pensaient que les jeunes avaient été attirés par un meilleur salaire, il ressort que c'est par déception que la plupart d'entre eux sont partis. » Dans ces cas de divorce rapide, la réalité quotidienne de l'entreprise est trop en décalage par rapport au prestige présumé de la marque et aux promesses faites à l'embauche.

Autre valeur primordiale aux yeux des jeunes, et notamment les moins qualifiés d'entre eux : l'ambiance de travail. « Plus que l'activité elle-même, le tissu relationnel qui va se nouer autour du jeune va lui permettre de se sentir en confiance et de faire l'effort de s'intégrer », souligne François Fornès, directeur de la mission locale de Bagnères-de-Bigorre. Les centres d'appels ou les chaînes de restauration rapide, gros consommateurs de main-d'œuvre jeune, l'ont bien compris, qui mettent un soin particulier à créer une atmosphère de travail plutôt cool, à commencer par le tutoiement de rigueur. Quitte à devoir « apporter des petits réglages en matière de comportement et à faire de la discipline comme dans une classe de seconde ! » reconnaît Guillaume de Menthon, directeur administratif et financier de Multilignes Conseil.

Tous les employeurs sont loin de l'avoir compris, en particulier à l'égard des intérimaires, une population majoritairement jeune. « Nous sommes vraiment traités comme moins que rien et nous récupérons en général tous les sales boulots », s'indigne Marina, 22 ans, pas mécontente de rendre sa blouse d'opératrice agroalimentaire à la fin de sa mission. Aujourd'hui en stage à la Grande Épicerie de Paris, cette jeune Basque, qui prépare un bac pro commerce, a pu faire la différence : « Même si le chef de rayon nous met la pression, je l'accepte, car il est juste. » D'une manière générale, relève Pascale Levet, du Lab'ho d'Adecco, « le management de l'accueil reste très pauvre, en dehors de l'édition de guides et de la nomination de tuteurs chargés de couler les jeunes dans le moule ». Max, qui vient, à 24 ans, d'être recruté comme préparateur en montage dans une entreprise automobile, en prévision d'un surcroît de travail, est en train d'en faire la délicate expérience : « Ce n'est pas que je m'ennuie, mais presque : je n'ai pas encore grand-chose à faire et mes collègues n'ont pas le temps de s'occuper de moi. » Alors, pour passer le temps, Max continue de se rendre à des entretiens d'embauche, au cas où…

Intraitables sur le salaire

Enfin, les jeunes se montrent intraitables sur les compensations qui, selon eux, leur sont dues : ils veulent un retour sur investissement concret et rapide, en termes de salaire ou d'évolution de carrière. Frédéric, jeune diplômé d'école de commerce, sait déjà que « la meilleure façon de gonfler son salaire est d'aller le négocier à l'extérieur ». Guillaume de Menthon reconnaît que le seul fait d'avoir augmenté le taux horaire, en passant à 35 heures, lui a donné un peu de marge pour fidéliser les salariés de Multilignes Conseil. Résultat, l'ancienneté atteint six mois, un record dans un secteur où la moyenne est de… trois semaines. Les plus précaires ne raisonnent pas autrement, quitte à hypothéquer leur avenir : « Ils ne vont pas hésiter à lâcher une formation par alternance pour prendre un petit boulot un peu mieux rémunéré », se désole Serge Ter Ovanessian, consultant, spécialiste de l'emploi des jeunes en difficulté.

Une fois en entreprise, les jeunes sont loin de former une main-d'œuvre aussi docile que leurs aînés. Pas question de respecter des consignes qu'ils ne comprennent pas ou qui ne servent qu'à maintenir la tradition ou la bienséance. Dans les bureaux open space des cabinets de conseil, le port de la cravate les jours sans contact avec la clientèle est de plus en plus contesté. Le sens de la hiérarchie n'est pas, non plus, le point fort des jeunes salariés : Sylvie Courteille, responsable de l'agence ANPE de Paris République, a vu un bénéficiaire d'emploi jeune quitter son poste rien que parce qu'il n'arrivait pas à joindre directement la personne responsable de son avenir. « C'était pour lui inconcevable, souligne-t-elle, car il était persuadé que tout se négocie, à condition d'avoir le bon interlocuteur en face. »

Ce que les jeunes revendiquent par-dessus tout est d'avoir la maîtrise de leur travail. C'est l'une des raisons qui ont accéléré le départ de Geoffroy de son cabinet de conseil : « Alors qu'on m'avait laissé toutes les responsabilités possibles au bout de six mois, je me suis retrouvé trois ans plus tard avec un chef sur le dos qui n'arrêtait pas de me contrôler au lieu de m'aider à progresser. » « Il n'y a pas pire, pour ces jeunes, que de se sentir instrumentalisés par l'entreprise », observe Vincent de Gaulejac, directeur du laboratoire de changement social de l'université Paris VII et auteur de plusieurs ouvrages sur les nouvelles organisations du travail, dont, en collaboration, le Coût de l'excellence, éditions du Seuil, 1991. « A contrario, poursuit-il, ces jeunes sont prêts à s'investir dans un environnement où domine le respect mutuel lorsqu'ils ont le sentiment d'être considérés comme des sujets. »

Débrouillards et audacieux

S'ils ne militent pas pour les 35 heures hebdomadaires, les jeunes considèrent la RTT comme une opportunité pour mieux maîtriser leur temps de vie, au travail comme au-dehors. « Certaines de mes jeunes recrues me demandent sans aucun complexe de cumuler deux mois de vacances, pour faire un voyage par exemple », observe le consultant Christian Dupont, du cabinet Mix RH. « Alors que leurs parents étaient sensibles à une reconnaissance par la progression hiérarchique et les augmentations de salaire, ils sont beaucoup plus demandeurs d'un capital d'autonomie, de temps et de qualité de vie », ajoute Hughes Roy, d'Arthur Andersen Management. Autre aspect significatif de l'attitude des jeunes : le souci de maîtriser leur mobilité. Au point de rompre délibérément avec la sécurité de l'emploi. Afin de pourvoir plusieurs centaines de postes de téléacteurs pour le Club Méditerranée, Christian Dupont recrutait des jeunes diplômés pour des CDD de huit mois : « Plusieurs candidats étaient prêts à lâcher un CDI par intérêt pour une mission qui leur offrait la possibilité de voyager à Cuba et au Maroc. »

La débrouillardise, l'autonomie et l'audace dont font preuve aujourd'hui les jeunes ne sont-elles pas les caractéristiques d'une génération de nouveaux entrepreneurs ? Bernard Préel, directeur adjoint du Bureau d'information et de prévisions économiques (Bipe), en est convaincu. L'auteur du Choc des générations (éditions La Découverte) estime qu'à la différence des générations précédentes, « désemparées par le salariat et la précarité de l'emploi », « la génération Internet – c'est-à-dire celle née entre 1975 et 1984 – a su s'adapter, avec l'opportunisme qui la caractérise, à un monde en voie de désalarisation, redonnant toutes leurs chances aux créateurs et aux rentiers ». Selon lui, « lorsque la conjoncture s'améliore, l'envie de prendre des risques est plus facile à satisfaire et la capacité de rebond est plus simple. Cela offre à ces jeunes une perspective presque à l'américaine d'avoir plusieurs chances dans leur vie et de les détourner de la recherche de sécurité à tout prix  ». Si cela se vérifiait, ce serait un sacré changement culturel dans un pays où le culte de l'emploi à vie a longtemps été l'alpha et l'oméga des salariés !

Le divorce entreprises-jeunes

C'est un véritable fossé, ou à tout le moins une faille, qui sépare les jeunes et les responsables des entreprises lorsqu'ils évoquent, de façon croisée, l'intégration des premiers dans le monde du travail. C'est le principal enseignement du sondage CSA-Adecco, réalisé auprès de 1 000 jeunes de moins de 30 ans et de 200 responsables d'entreprise, publié dans la revue « Autrement » d'avril, intitulée « Travailler, premiers jours  ».

Première source de malentendu : les attentes à l'égard du monde du travail. 83 % des jeunes interrogés en attendent d'abord la possibilité d'équilibrer vie professionnelle et vie privée, devant un bon salaire (80 %), une bonne protection sociale (78 %) et la sécurité de l'emploi (71 %), à égalité avec la possibilité de pouvoir continuer à se former. A contrario, 55 % des décideurs interrogés se proposent d'offrir à leurs jeunes salariés la possibilité de continuer à se former, 43 % leur garantissant la sécurité de l'emploi et 42 % une bonne protection sociale. L'équilibre entre vie privée et vie professionnelle ne retient l'attention que de 34 % de ces responsables, et un bon salaire… 32 %.

Autre ligne de fracture révélée par ce sondage : l'indépendance revendiquée des jeunes dans leur travail. Si moins de 30 ans et décideurs se rejoignent pour valoriser la capacité d'adaptation des jeunes, leurs avis divergent sur l'esprit d'initiative et le degré d'autonomie nécessaires. Alors que plus des trois quarts des jeunes jugent ces qualités primordiales pour réussir, elles n'apparaissent aux yeux des responsables que comme des valeurs secondaires, loin derrière la capacité à apprendre de nouvelles choses ou celle de travailler en équipe. De la même façon, si 63 % des jeunes souhaitent se voir « fixer des objectifs tout en ayant la possibilité de s'organiser comme ils l'entendent », 43 % des responsables d'entreprise préfèrent leur « définir précisément le poste de travail en leur demandant de s'y tenir ».

Auteur

  • Valérie Devillechabrolle