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Le journal des ressources humaines

Une culture de la formation reste à bâtir

Le journal des ressources humaines | Formation | publié le : 01.01.2012 | A.-C.G.

L’Afpa a réalisé un Livre blanc sur la formation. En partant du ressenti du terrain, elle a demandé à l’économiste Marc Ferracci de tracer des pistes d’évolution possible du système de formation.

Quelle a été la démarche du Livre blanc de l’Afpa ?

Elle était d’entrer dans la boîte noire de la formation et surtout de ne pas refaire un énième rapport sur le financement et la gouvernance du système de formation. Nous sommes allés collecter sur le terrain les témoignages de formateurs, de stagiaires, d’ingénieurs formation, mais aussi des conseils économiques, sociaux et environnementaux. Dans un deuxième temps, mon rôle a été d’identifier des points de convergence entre le ressenti du terrain et les analyses académiques pour imaginer les évolutions de la formation.

Quels constats faites-vous ?

Le système de formation doit relever trois défis. Le premier concerne les inégalités d’accès. Celles-ci sont coûteuses pour la collectivité. On ne mesure pas bien la valeur sociale de la formation. Or former un chômeur et lui permettre de retrouver un emploi, donc une place dans la société, profite à l’assurance chômage mais aussi à la collectivité entière. Il faut également se donner les moyens d’évaluer l’efficacité des formations et, enfin, placer l’individu au centre du système en adaptant les pratiques de formation aux réels besoins des stagiaires et en leur donnant une certaine autonomie dans la construction de leur parcours de formation.

Quel les sont vos pistes d’évolution ?

Il faut entrer dans une révolution pédagogique permanente. Les besoins du marché du travail changent, des métiers nouveaux naissent. Une veille efficace sur les besoins permettrait aux organismes d’adapter leur offre. Par ailleurs, de l’orientation au placement, la prestation de formation s’apparente à un service global qu’il est nécessaire de valoriser correctement.

L’un des axes principaux de réflexion est ainsi d’ajouter à la rémuné ration des organismes de formation une part variable qui tiendrait compte par exemple de la distance qui sépare un stagiaire de l’emploi. Donner de la valeur, c’est finalement reconnaître que la formation n’est pas qu’une politique d’emploi mais également une démarche de promotion sociale. Une culture de la for mation reste à bâtir en France.

Auteur

  • A.-C.G.