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Une réforme impopulaire

Actu | Les dossiers de la présidentielle 20125. LES RETRAITES | publié le : 01.01.2012 | Laure Dumont

Repousser l’âge légal de départ à la retraite tout en allongeant la durée de cotisation a été vécu comme socialement injuste.

Le droit à la retraite à 60 ans doit demeurer. » Cette phrase issue d’un entretien au Monde paru en janvier 2007 est signée du candidat Nicolas Sarkozy. Qui tempérait toutefois : « Si cela vous intéresse de travailler jusqu’à 70 ans et de partir ensuite en vacances plutôt qu’acheter un appartement pour vos petits-enfants, c’est votre droit. Mais, en travaillant davantage, vous contribuez à résoudre le problème de l’équilibre des retraites. […] Le cap, c’est la liberté. » Un long chemin a été parcouru depuis la première déclaration, à présent tombée aux oubliettes.

Bien loin de camper sur les 60 ans, la réforme Woerth, votée le 9 novem­bre 2010, repousse toutes les bornes d’âge en commençant par reporter progressivement l’âge légal de départ à 62 ans. L’accès à la retraite à taux plein est pour sa part décalé de 65 à 67 ans d’ici à 2022. Mais, parallèlement, le gouvernement a aussi souhaité jouer sur la durée de cotisation, qui passe de 40 ans à 41 ans et demi, soit 166 trimestres pour les assurés nés après 1955. Dans le cadre des plans d’austérité, le gouvernement Fillon a même révisé sa copie et accéléré le calendrier. Le recul de l’âge de départ à 62 ans doit dorénavant intervenir en 2017 au lieu de 2018.

Approuvée par le Conseil d’orientation des retraites, dont les prévisions n’ont cessé de se détériorer au fil du quinquennat, la réforme n’a pas recueilli l’adhésion populaire. Les huit journées de mobilisation de l’automne 2010 ont connu une affluence sans précédent pour contester une réforme jugée socialement injuste par ses opposants. Les décrets « pénibilité », que le gouvernement a publiés à partir de mars 2011, n’ont pas pleinement satisfait les syndicats non plus. En décembre, un sondage réalisé par Ipsos pour Liaisons sociales indiquait que 64 % des personnes interrogées sont pessimistes quant à leur future pension. Enfin, suite logique de la « grande réforme » voulue par le chef de l’État, les partenaires sociaux sont parvenus à un accord sur la réforme des régimes complémentaires (Agirc-Arrco) le 18 mars 2011. Signé par la CFDT, la CFTC et FO, ce texte soumet la liquidation des retraites complémentaires aux mêmes conditions que les retraites de base. Pour sauver un système financièrement à bout de souffle. En attendant une réforme globale, après 2012 ?

Auteur

  • Laure Dumont