Baisse de productivité, accidents du travail, absentéisme, les répercussions du manque de sommeil sur l’activité professionnelle ne sont pas négligeables. Dans les consultations de médecine du travail, 20 à 40 % des salariés se plaignent de troubles du sommeil. D’où la campagne de prévention initiée en novembre et décembre par l’Institut national du sommeil et de la vigilance.

Cinq entreprises – Airbus, EDF, Renault Trucks, Stas et Total – ont mené dans ce cadre une journée de sensibilisation avec des conférences, ateliers sieste et panneaux d’information. « Les choses commencent à bouger depuis un an, mais je continue à réclamer de vraies salles de repos pour les salariés », indique Catherine Grizon, médecin du travail chez EDF, qui, depuis des années, mobilise sa DRH sur le sujet. L’acquisition d’un appareil pour dépister les apnées du sommeil constitue, selon elle, une avancée. À chaque visite médicale, les médecins d’EDF interrogent les salariés sur leur sommeil, puis transmettent aux organisations syndicales un recueil d’indicateurs, dans le cadre d’un système de veille. « Le sommeil est un indicateur précoce qui permet de détecter des problèmes de stress. On peut inciter les salariés à avoir une meilleure qualité de sommeil, mais il faut aussi agir sur l’organisation du travail pour éviter que le sommeil ne soit envahi par le champ professionnel », ajoute Catherine Grizon.