Pas simple de savoir qui travaille avec Marine Le Pen. Le secret est bien gardé tant apparaître au côté de la candidate frontiste est encore difficile à assumer. « Beaucoup de gens travaillant dans des ministères, qui nous fournissent des notes, sont prêts à nous rejoindre du jour au lendemain si nous gagnons les élections », assure Marie-Christine Arnautu, vice-présidente chargée des affaires sociales. Autour de l’avocat Louis Aliot, numéro 2 du FN, une trentaine de chercheurs, experts, hauts fonctionnaires ont contribué à changer l’image du FN en la ripolinant aux couleurs de la défense de l’emploi. Parmi eux, l’idéologue Laurent Ozon, parti depuis, David Mascré, professeur à HEC et fonctionnaire au ministère des Affaires étrangères, les économistes Jean Roux (CDC) et Nicolas Pavillon (Paris Dauphine). Alain Cotta, membre de la commission trilatérale, professeur d’économie à Dauphine, qui est pour une sortie de l’euro, a formé des élus FN aux questions économiques. Gilles Lebreton, professeur à l’université du Havre, s’intéresse à l’école. Jacques Sapir, source d’inspiration pour l’extrême gauche et chantre de la démondialisation, erait également partie des experts consultés par le parti. Rallier à sa cause des théoriciens traditionnellement de gauche sous prétexte de lutte contre la financiarisation fait partie de la stratégie de Marine Le Pen, qui cible l’électorat populaire. Lors de la présentation de son programme économique en avril, rédigé en partie par le professeur Jean-Richard Sulzer (Paris Dauphine), par ailleurs membre du FN, Marine Le Pen n’a pas manqué de mentionner les travaux d’un économiste proche des socialistes, Thomas Piketty. Les théories du prix Nobel d’économie Maurice Allais, qui voyait dans le libre-échange une cause de la flambée du chômage, sont aussi allègrement reprises.

• Club idées nation (Louis Aliot)

• Club de l’horloge (Henry de Lesquen)