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Le journal des ressources humaines

Recruter sans CV

Le journal des ressources humaines | Management | publié le : 01.12.2011 | Mariette Kammerer

Confrontée à des difficultés de recrutement, la PME Jean Demeyer a utilisé la méthode IOD pour trouver des chauffeurs.

Recruter des chauffeurs sans connaître leur CV ni leur parcours. Pour Jean-Claude Demeyer, à la tête de la société Jean Demeyer, une PME du Nord-Pas-de-Calais spécialisée dans le transport de personnes en voiture particulière, le pari était osé. Sollicité par l’association d’insertion Arefep, il a accepté de tester la méthode IOD (intervention sur les offres et les demandes) créée il y a vingt ans par des chercheurs en sciences sociales et permettant d’insérer des personnes éloignées de l’emploi. Avec cette méthode, l’offre d’emploi est dépouillée de toutes les exigences superflues. « La chargée d’insertion d’Arefep nous a aidés à définir les savoir-faire requis. Le seul impératif était d’avoir le permis de conduire depuis trois ans », indique le chef d’entreprise. Arefep propose un seul candidat répondant au profil, en évitant ainsi tout effet de concurrence, et il l’accompagne à un entretien dit « de mise en relation » sur le lieu de travail.

La discussion ne tourne pas autour du candidat, ce qui le desservirait, mais vise à présenter le poste, l’entreprise et les attentes de l’employeur. « C’est un peu perturbant de ne rien savoir sur le candidat, mais cela fait partie du jeu, il faut faire confiance à l’équipe qui a sélectionné la personne sur ses compétences », précise le dirigeant de Jean-Claude Demeyer.

Une fois le salarié embauché, le médiateur le suit pendant sa période d’essai et s’assure que son intégration se passe bien. « Pour moi, c’est une aide au ­recrutement qui permet un gain de temps énorme. J’ai trouvé six chauffeurs motivés, dont un ­cuisinier et un ancien légionnaire », ajoute Jean-Claude Demeyer, visiblement satisfait de ses nouvelles recrues.

Difficile d’imaginer que Pôle emploi aurait osé proposer le poste à ces profils atypiques. « Ils n’auraient pas été sélectionnés à l’issue d’un entretien classique », affirme-t-on chez Arefep.

Auteur

  • Mariette Kammerer