Solweig dit 250 fois par jour bonjour et soulève 800 kg d’articles par heure, soit dans la journée cinq tonnes, le poids d’un éléphant. Elle répète 500 fois merci et exécute 8 200 mouvements de doigt par heure. Tout ça pour un smic et à raison de trois minutes de pause par heure travaillée. Solweig (Déborah François) est caissière, s’occupe seule de son petit frère pendant que son père est dans le coma à l’hôpital.

Maîtrise de lettres en poche, elle a dû renoncer à ses rêves et travailler parce que « c’est une nécessité ». Pour échapper aux regards mauvais des clients et au sadisme d’un chef aigri, cette jeune idéaliste ouvre un blog où elle raconte ses petites misères. Dès lors, cette Cendrillon moderne deviendra le porte-drapeau de ces hôtesses de caisse méprisées par tous, mais tellement soudées. Manifestations, débrayages… La vengeresse sème le trouble chez les patrons, qui la pistent. Les médias aussi sont sur sa trace. Telle Florence Aubenas dans Le Quai de Ouistreham, une journaliste (Elsa Zylberstein) débarque incognito dans le supermarché pour démasquer ce Zorro des rayons et décrocher le scoop de l’année.

Tiré de l’ouvrage à succès Les Tribulations d’une caissière, d’Anna Sam, le film est une gentille comédie, parfois drôle, mais caricaturale à souhait. Oui, c’est vrai, c’est dur d’entendre une mère de famille dire en souriant à sa fille : « Si tu ne travailles pas bien en classe, tu finiras comme elle. » Mais les 170 000 caissières de France auraient pu espérer un hommage plus réaliste que cette histoire à l’eau de rose, de prince charmant qui débarque en Rolls pour délivrer Cosette d’une vie de sacrifices.

Les Tribulations d’une caissière (1 h 42), film de Pierre Rambaldi. Sortie en salles le 14 décembre.