Le 19 décembre, Christian Charpy laissera les clés de Pôle emploi à son successeur, Jean Bassères. Il devait être nommé officiellement le 2 décembre lors d’un conseil d’administration exceptionnel. Patron de l’Inspection générale des finances, à Bercy, l’homme était dès le printemps dernier le grand favori du ministre du Travail, Xavier Bertrand. L’atout de cet énarque (promotion Denis Diderot, la même que Christian Charpy) est d’avoir mené entre 2005 et 2008, en tant que secrétaire général du ministère des Finances, la fusion de deux grandes directions : les impôts et la comptabilité publique. Ce quinqua a passé toute sa carrière au service de l’État. Dans différents ministères du temps de la gauche : Agriculture, Justice, puis brièvement Bercy avec Michel Sapin.
En 1998, il prend la Direction générale de la comptabilité publique. Dix ans plus tard, ce sera celle de l’IGF. Malgré ce parcours très marqué finance, Jean Bassères ne découvre pas totalement le service public de l’emploi (SPE). En janvier dernier, l’IGF a publié un benchmark européen sur les effectifs des SPE de France, d’Allemagne et du Royaume-Uni. Il concluait que Pôle emploi est sous doté comparé à ses voisins. Jean Bassères arrive à la tête d’une structure encore très instable. Sur le plan financier déjà. L’entreprise enregistre 124 millions d’euros de déficit en 2011. Sur le plan social aussi. Le malaise des agents est profond depuis la fusion. Le contexte économique très tendu qui a accompagné la naissance de Pôle emploi a aussi fragilisé les troupes, confrontées à l’afflux des demandeurs d’emploi souvent en détresse, comme en témoigne la récente prise d’otage dans une agence parisienne.
DG de Pôle emploi.
