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Le VIH reste tabou au travail

Actu | Veille | publié le : 01.12.2011 | Sandrine Foulon

Les entreprises françaises parlent peu du sida en interne. De rares initiatives montrent pourtant l’utilité d’agir.

Les grands groupes français sont prolixes quand il s’agit de parler des programmes de protection de leurs salariés contre le VIH/sida… mais dans leurs filiales à l’étranger où la pandémie fait rage, pas dans l’Hexagone. Et cela en dépit de la recommandation relative au VIH, au sida et au monde du travail, la R200, adoptée en juin 2010 par l’OIT. Mais, progrès des traitements (trithérapies) et campagnes d’information nationales aidant, le sujet du sida s’est banalisé et a lentement disparu des écrans radars. « Il reste pourtant beaucoup à faire contre la stigmatisation des personnes séropositives au travail », note Fabrice Pollet, dirigeant d’une entreprise de peinture et membre du CJD Orléans.

Il y a trois ans, il a monté, en partenariat avec Sidaction, des opérations de théâtre forum. Quatre sessions, à Orléans, à Lyon ou à Paris, ont réuni sur scène des militants associatifs, des chefs d’entreprise, des médecins du travail, des assistantes sociales. À charge pour eux de jouer des saynètes ins­pirées de la vie au travail – la discrimination à l’embauche, la peur de la contamination, etc. – en vue d’échanger. « C’est une démarche initiée par des patrons, mais montée avec une caution médicale et l’expertise d’une association. Ça change le regard des participants. Des publics censés être bien informés ne le sont pas », explique le chef d’entreprise.

Une démarche loin d’être superflue. Selon la dernière enquête Focus emploi de l’association Aides, rendue publique lors d’un colloque organisé fin octobre par le BIT, sur l’application de la R200 dans les entreprises françaises, sur les 152 000 personnes qui vivent avec le VIH en France, 46 % travaillent. Certes, elles étaient moitié moins en 2005. Mais il reste des progrès à faire : une personne sur trois seulement bénéficie de la reconnaissance de travailleur handicapé. Preuve qu’évoquer sa séropositivité au boulot reste un tabou.

Auteur

  • Sandrine Foulon