L’égalité entre les sexes au travail a encore un long chemin devant elle. C’est qu’il ne s’agit pas simplement de modifier le Code du travail, mais plutôt de faire bouger des habitudes culturelles, comme le montre ce livre qui essaie de débusquer « les mécanismes psychosociaux du plafond de verre ». Une première partie recense ces stéréotypes qui entretiennent chacun des sexes dans son rôle (enfants, publicité, études…). La deuxième partie décrypte comment les hommes ont su fixer à leur profit les règles du jeu, avant que les dernières pages de l’ouvrage invitent les femmes à se faire « les actrices de leur propre changement ». « La peur de ne pas être perçues comme féminines retient les femmes toutes les fois où elles n’osent pas », souligne l’auteure, coach de cadres dirigeants.

Pourquoi les femmes gagnent-elles moins que les hommes, Brigitte Laloupe. Éd. Pearson Éducation. 156 pages, 19 euros.

Professeur de sociologie, Philippe Steiner s’attaque aux rémunérations « obscènes », adjectif qu’il a emprunté à un discours de ­Barack Obama. Son livre commence par les revenus des patrons qui appartiennent à une autre galaxie que la nôtre. « Si l’on veut comprendre comment sont formés les rémunérations des P-DG des grandes entreprises et les bonus des salariés, explique l’auteur, il faut pénétrer dans l’organisation de la firme. » La dernière partie du livre décrit la montée de l’indignation face à ces excès, la conclusion faisant de ces rémunérations météoriques « une pollution sociale ».

Les Rémunérations obscènes, Philippe Steiner. Éditions Zones. 146 pages, 12 euros.

Les méthodes de management actuelles sont les principales responsables de la détérioration des conditions de travail, dans le privé, mais aussi dans le public : tel est le constat dressé par la journaliste Isabelle Bourboulon. Elle décrit l’évolution des idées dans le monde du management qui a conduit à faire de l’entreprise une « affaire de marché ». Elle expose ensuite les différentes formes de souffrance au travail, la plus extrême étant bien sûr le suicide. Le constat est implacable : en fait, le management moderne ne s’intéresse pas au travail. Le livre se termine sur une photographie de groupe des « nouveaux travailleurs », des salariés qui, souvent, souffrent d’abord « de ne pas pouvoir “bien” faire leur travail ».

Le Livre noir du management, Isabelle Bourboulon. Éditions Bayard. 282 pages, 19 euros.

Très bonne idée que cette recension des « valeurs de l’entreprise » réalisée par un formateur, Jean-François Claude, et un consultant, Thierry Wellhoff. Ils distinguent dans leur ouvrage les valeurs de compétence, une vingtaine, orientées, comme leur nom l’indique, vers la valeur ajoutée technique ; les valeurs de conquête, 13, destinées à mettre en mouvement et à l’offensive les équipes ; les valeurs de conduites, 18, dessinant des modèles de comportement ; les valeurs sociétales, relationnelles, sociales, d’épanouissement et, enfin, morales. À chaque fois, la valeur est définie et positionnée dans la démarche managériale. Précieux.

L’Entreprise en 80 valeurs, Jean-François Claude et Thierry Wellhoff. Éditions Liaisons. 230 pages, 25 euros.