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Une ex-col bleu de H-P à la tête du social au Sénat

Actu | Eux | publié le : 01.11.2011 | Stéphane Béchaux

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Une ex-col bleu de H-P à la tête du social au Sénat

Crédit photo Stéphane Béchaux

Moquette épaisse, tableaux muraux, double porte, grandes fenêtres… Le bureau du président de la commission des Affaires sociales du Sénat pose son homme. Ou plutôt sa femme. Sauf qu’Annie David, la nouvelle hôtesse des lieux, n’est pas du genre à prendre la grosse tête. « J’ai aussi un chauffeur attitré ! Mais j’ai du mal à m’y faire. Je n’oublie ni qui je suis ni d’où je viens », assure l’intéressée. De son père plombier et de sa mère employée, la sénatrice de l’Isère a hérité le goût du militantisme. Au Parti communiste.

En 1981, BEP sanitaire et social en poche, Annie David frappe à la porte de Hewlett-Packard. Pendant vingt ans, elle y fabrique des claviers, des terminaux, puis s’occupe d’approvisionnement en cartes électroniques. En parallèle, elle prend sa carte à la CGT. Un syndicat dans lequel milite toujours son mari, secrétaire de l’union locale du Grésivaudan. Déléguée du personnel et représentante syn­dicale, cette mère de deux enfants quitte H-P en 2001, à l’occasion du premier d’une longue série de plans sociaux. Direction le palais du Luxembourg. « Des sénateurs qui ont travaillé vingt ans dans la production, en horaires décalés, il n’y en a pas beaucoup ! Le PC voulait rajeunir, féminiser et faire entrer le monde du travail dans l’assemblée », explique-t-elle. À 38 ans, cette parfaite inconnue devient la benjamine de la seconde chambre. Elle s’y spécialise sur les questions liées au travail et participe à de nombreuses missions parlementaires portant sur Pôle emploi, le repos dominical, le mal-être au travail, la formation, la pauvreté. En parallèle, elle continue à labourer le terrain, toujours prête à manifester avec les H-P, les Caterpillar ou les Ascométal.

Une disponibilité louée par les syndicalistes isérois, qui pourrait lui faire défaut maintenant qu’elle préside une commission. « C’est une fonction très prenante, elle va essuyer les plâtres sur les problèmes d’organisation. D’autant plus que son champ ne se limite pas à sa spécialité, le droit du travail », observe Jean-Louis Lorrain, sénateur UMP du Haut-Rhin. Les projets de loi de finances et de financement de la Sécurité sociale ont lancé les hostilités. « Quand la droite était majoritaire, elle a toujours refusé de nommer des rapporteurs de l’opposition. On a fait pareil », explique Annie David. Jusqu’à la présidentielle, les affrontements s’annoncent feutrés, en l’absence de tout projet de loi sociale d’envergure. Une période que l’élue communiste entend mettre à profit pour lancer des missions sur la pénibilité, la protection sociale des étudiants ou la gestion des hôpitaux.

ANNIE DAVID

Présidente PC de la commission des Affaires sociales du Sénat.

1981

Entre chez Hewlett-Packard à Grenoble.

1996

Membre du PCF de l’Isère.

2001

Conseillère municipale de Villard-Bonnot.

2001

Élue au Sénat. À 38 ans, elle en était la benjamine.

Auteur

  • Stéphane Béchaux